Vodafone a confirmé jeudi avoir repris des discussions avec l'américain Verizon sur une vente des 45% qu'il détient dans leur coentreprise de téléphonie mobile aux États-Unis, Verizon Wireless, qui représenterait une transaction géante à plus à 100 milliards de dollars.

Vodafone «confirme être en discussions avec Verizon Communications Inc. concernant la vente éventuelle de la filiale de Vodafone aux États-Unis, dont l'actif principal est sa participation de 45% dans Verizon Wireless».

«Il n'y a aucune certitude sur le fait qu'un accord sera trouvé», a toutefois souligné Vodafone dans un bref communiqué, alors que les discussions sur l'avenir de Verizon Wireless courent depuis des années, donnant lieu à d'innombrables spéculations.

À la Bourse de Londres, l'action Vodafone s'est aussitôt envolée et a pris la tête des valeurs de l'indice FTSE-100 jeudi matin. Vers 13 h 55 GMT (9 h 55 à Montréal), elle prenait 8,58% à 205,55 pence tandis que le titre de Verizon prenait 2,84% à 47,88 dollars à la Bourse de New York.

Signe que le dossier avance, Verizon discute actuellement avec des banques pour se faire prêter les quelques dizaines de milliards de dollars nécessaires pour parvenir à un accord avec Vodafone, qui dépasserait selon toute probabilité les 100 milliards de dollars, selon le Wall Street Journal.

Verizon veut depuis plusieurs années racheter les 45% de Vodafone dans Verizon Wireless, le plus gros opérateur américain de téléphonie mobile, mais les deux entreprises ne sont pas parvenues à s'accorder sur un prix et les discussions s'étaient interrompues en début d'année.

Verizon était alors prête à offrir autour de 100 milliards de dollars alors que Vodafone espérait 130 milliards de dollars, selon les sources du Wall Street Journal.

«Les investisseurs sont optimistes sur le fait que Vodafone devrait recevoir une grosse somme pour cette vente», a commenté Joe Rundle, courtier chez ETX Capital.

Ce serait «une très bonne nouvelle pour Vodafone parce que cette vente pesait sur le cours depuis un moment en raison des spéculations sur ce dossier et, plus important encore, cela permettrait au groupe de réduire sa dette», a-t-il ajouté.

Le groupe britannique pourrait ainsi financer son effort de diversification en Europe, avec son offre de rachat à 7,7 milliards d'euros du premier câblo-opérateur allemand Kabel Deutschland.

Cela à l'heure où Vodafone fait par ailleurs face à de sérieuses difficultés sur certains marchés, en particulier dans le sud de l'Europe, où les économies ont souffert de la crise de la dette dans la zone euro.

Par ailleurs, Vodafone dispose d'une fenêtre de tir intéressante pour quitter les États-Unis «compte tenu de la concurrence croissante de T-Mobile US, Sprint et bien sûr des câblo-opérateurs (...) qui devraient mettre fin à la période de grâce pour les deux grands opérateurs américains», Verizon Wireless et At&T, notent les analystes de Deutsche Bank.

Enfin, Vodafone pourrait se débarrasser d'une participation minoritaire qui ne lui assure aucun contrôle sur Verizon Wireless et sa politique de dividende.

«C'est un excellent investissement» et «un actif fantastique qui génère beaucoup de cash tous les mois», avait souligné en mai Vittorio Colao, le directeur général de Vodafone. Mais le groupe a aussi préféré dans le passé se débarrasser de ses participations minoritaires, comme ses 44% dans l'opérateur français SFR cédés à Vivendi en 2011.