L'économie canadienne semble avoir chuté dans un trou en juin, mais pas pour les raisons auxquelles plusieurs s'attendaient.

Statistique Canada a fait savoir mardi que les ventes des grossistes avaient plongé en juin de 2,8%, à 48,8 milliards de dollars, à la suite des gains réalisés lors des deux mois précédents. Exprimées en volume, les ventes en gros ont diminué de 2,9%.

Les données économiques du mois de juin, incluant un recul de 1,3% des volumes de fabrication, s'annoncent parmi les plus faibles enregistrées depuis la récession de 2008-09.

«Cela explique peut-être en partie pourquoi l'emploi a été si faible en juillet», a affirmé Doug Porter, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux, rappelant l'étonnante perte de 39 400 emplois du mois dernier.

«Peut-être y a-t-il eu en juin une plongée temporaire de l'économie qui s'est traduite par un recul de l'embauche en juillet, a ajouté M. Porter. Le problème est que la faiblesse du mois n'est pas entièrement attribuable aux suspects habituels.»

La Banque du Canada a estimé la croissance du deuxième trimestre - la période d'avril à juin - à un faible niveau d'un pour cent, en baisse par rapport à celle de 2,5% du premier trimestre.

La banque centrale estime que les inondations en Alberta et la grève du secteur de la construction au Québec, survenues en juin, retrancheront environ 1,3% à la performance du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre. Pour que cela se produise, juin devra se solder par un important recul de 0,8% du PIB, une baisse encore plus sérieuse que celle prévue par la plupart des économistes.

Le problème avec cette analyse est que les plus récentes données ne permettent pas de conclure que la faiblesse provienne entièrement de l'Alberta ou du Québec.

Les données de Statistique Canada sur les ventes des grossistes indiquent en effet que l'activité en Alberta n'a chuté que de 1,5%, tandis que la baisse observée au Québec a été de 2,6% - deux baisses inférieures à la moyenne nationale. Le plus important recul a été constaté en Ontario, où le commerce de gros a dégringolé de quatre pour cent, ce qui représente environ 70% du total national.

La même anomalie a été constatée dans les données de la semaine dernière sur la fabrication, qui ont révélé des gains au Québec et en Alberta, l'Ontario ayant été le maillon faible.

Le repli des ventes des grossistes a été généralisé en juin, les ventes ayant reculé dans tous les sous-secteurs.

La plus forte baisse en dollars, de huit pour cent, a été observée dans le sous-secteur des produits divers et elle s'explique par une diminution de 22,6% des ventes dans l'industrie des fournitures agricoles. Il s'agissait de la première baisse dans cette industrie après six mois consécutifs de croissance.