La Coupe Rogers est l'un des événements montréalais les plus visibles aux quatre coins du monde, avec 14 millions de téléspectateurs en direct. «Sur le plan de la visibilité internationale, nous sommes le deuxième événement en importance après le Grand Prix», dit Eugène Lapierre, directeur de la Coupe Rogers. C'est aussi l'un des événements moins subventionnés par les fonds publics. Analyse non tennistique du tournoi de tennis montréalais.

Plus populaire en Espagne qu'au Canada

Quand les amateurs de tennis un peu partout dans le monde ont allumé leur télé cette semaine, ils ont vu les exploits des Nadal et Djokovic, mais aussi le nom de Montréal, peint deux mètres derrière la ligne de fond. «Nous sommes le premier tournoi de l'ATP à avoir commencé ça il y a quelques années [après Melbourne à l'Open d'Australie], et maintenant tous les tournois Masters le font», dit Eugène Lapierre, directeur de la Coupe Rogers. Cette semaine, 14 millions de téléspectateurs verront "Montréal" derrière leurs joueurs favoris lors des matchs en direct. Les téléspectateurs les plus nombreux sont en Espagne (5,8 millions de téléspectateurs en direct) puis au Canada (2,5 millions). En comptant les bulletins de nouvelles, Tennis Canada calcule rejoindre 314 millions de téléspectateurs sur la planète au cours de la semaine.

Des subventions modestes, 575 000$

Subventions de la Coupe Rogers, sur un budget de 22 millions (2,6%)

> Tourisme Québec: 450 000$

> Tourisme Montréal: 125 000$

> Gouvernement fédéral: 0$

«Il n'y a pas de programme fédéral pour les grands événements. À Ottawa, on nous répond que nous ne pouvons pas avoir de subvention parce que nous faisons des profits [environ 13 millions cette année]. Nous sommes un organisme sans but lucratif qui a comme mission de développer le tennis canadien. Nous utilisons nos profits pour organiser d'autres tournois, des programmes dans les écoles, avoir un centre d'entraînement national à Montréal.» - Eugène Lapierre, directeur de la Coupe Rogers

Taux d'imposition

3,5 millions Bourses aux joueurs du tournoi masculin à Montréal

840 000$ Impôts payés à la source par les joueurs

24% Taux d'imposition des bourses à la source à la Coupe Rogers. En comparaison, aux Masters de Miami le taux d'imposition est de 30%.

Le "confort" de Monaco

Quel pays compte parmi ses résidants le plus de joueurs de tennis du top 15? Monaco. Quatre joueurs du top 15 vivent dans ce paradis fiscal, dont le numéro un mondial Novak Djokovic (un Serbe), Tomas Berdych (un Tchèque), Marin Cilic (un Croate) et Milos Raonic, qui a déménagé du Canada à Monaco en 2011. «C'était une question de confort, dit-il Je voulais avoir une base en Europe où il y a beaucoup de joueurs et de tournois.» La Suisse compte aussi quatre joueurs du top 15 (les Suisses Federer et Wawrinka, les Français Tsonga et Gasquet). Peu importe leur lieu de résidence, les joueurs doivent payer de l'impôt dans les pays où ils disputent leurs tournois. «Au Canada, ils sont imposés selon les mêmes taux qu'un résidant et ils peuvent déduire leurs dépenses encourues pour gagner ce revenu», dit Daniel Sandler, fiscaliste à la firme Couzin Taylor.

Nadal rapporte davantage que Sharapova

Les retombées économiques sont plus importantes lors du tournoi masculin. Quand Nadal et Djokovic sont en ville, 14% des billets sont achetés à l'extérieur du Québec. Pour Sharapova et les Williams, c'est seulement 5% des billets qui sont vendus à l'extérieur du Québec. Les retombées économiques (valeur ajoutée) pour le tournoi féminin en 2010ont été de 2,1 millions de dollars.

Vente de billets, 13 millions

Revenus projetés de la vente de billets en 2013 (tournoi masculin). En comparaison, en 2012, le revenu de la vente de billets a été de 10 millions (tournoi féminin). Treize millions, c'est aussi les profits estimés du tournoi montréalais en 2013.

«Le retrait de Roger Federer n'a pas été déterminant sur la vente des billets. Notre public est très connaisseur et nous avions Nadal, Djokovic et Murray. Les bons résultats des Canadiens ont aussi aidé nos ventes de billets.» - Eugène Lapierre, directeur du tournoi