Le taux de chômage a baissé aux États-Unis en juillet mais le nombre de créations nettes d'emplois a été décevant, selon des chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Travail.

Le taux de chômage a reculé de 0,2 point de pourcentage à 7,4% contre 7,6% en juin, davantage que la prévision médiane des analystes qui prévoyaient un taux de chômage à 7,5%.

À 7,4%, le taux de chômage est en juillet au plus bas depuis décembre 2008, a précisé un statisticien du ministère du Travail. Il y a un an, le taux de chômage était à 8,2%.

Mais cette bonne nouvelle est assombrie par un chiffre décevant des créations d'emplois qui se sont établies à 162 000, selon une enquête séparée du Bureau des statistiques du département du travail. Les analystes tablaient sur une hausse de 175 000, selon leur prévision médiane.

À cela s'ajoute le fait que les chiffres des deux mois précédents ont été révisés en baisse à 188 000 créations nettes d'emplois pour juin et à 176 000 pour mai (contre 195 000 pour ces deux mois).

Le déclin du taux de chômage s'explique notamment par un effet mathématique du recul du nombre de personnes affirmant chercher un emploi, la population active s'étant établie à 63,4% contre 63,5%, notaient plusieurs analystes.

«La moitié du recul du taux de chômage est due à une baisse des demandeurs d'emplois», notaient les analystes de Nomura Global Economics.

«C'est un rapport bien décevant même avec le déclin du chômage. Les gains d'emplois sont moins nombreux que ce qu'on aimerait voir», a commenté Joel Naroff, analyste indépendant qui affirme que dans ces conditions la Réserve fédérale ne pourra pas réduire sa politique monétaire ultra-accommodante en septembre.

La Fed espère ralentir «dès cette année» ses achats massifs de bons du Trésor, un outil de pression à la baisse sur les taux d'intérêt, si le taux de chômage descend autour de 7%.

Mais à l'issue de la dernière réunion du FOMC mercredi, la Fed a reconnu que le rythme de la croissance était «modeste» et que le taux de chômage «demeurait élevé».

«Ce rapport sur l'emploi brouille le débat parmi les experts économiques au sujet de quand la Fed va commencer à réduire son soutien monétaire exceptionnel», affirme Douglas Handler, économiste en chef chez IHS Global Insight.

«L'équation est complexe pour la Fed avec moins de créations d'emplois mais aussi moins de chômage», résumait Harm Bandholz, d'UniCredit Economics.

Les emplois ont été créés surtout dans les secteurs du commerce de détail (47 000), dans les restaurants et les bars (38 000), dans les services financiers (15 000) et dans le commerce de gros (14 000).

Le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a réagi dans un communiqué en déclarant: «trois ans après que l'administration Obama a proclamé "bienvenue à la reprise", on voit la même chose mois après mois: pas assez de nouveaux emplois et un taux de chômage plus haut que ce qu'on promet».

De son côté, la Maison-Blanche a estimé que «même si beaucoup reste à faire, les chiffres de l'emploi sont une nouvelle confirmation que l'économie américaine continue de se rependre après le pire ralentissement depuis la Grande Dépression».

Le nombre de chômeurs s'établit à 11,5 millions, dont 4,2 millions de chômeurs de longue durée (plus de six mois). Il y a également 8,2 millions de personnes ne travaillant qu'à mi-temps «parce qu'ils ne trouvent pas de travail à temps plein», note le rapport du ministère du Travail.