Une baisse prononcée des activités dans le secteur des sables bitumineux a restreint l'économie du Canada à une décevante croissance de 0,2% en mai, réduisant les perspectives d'un deuxième trimestre que plusieurs observateurs espéraient plus solide.

En général, les économistes s'attendaient à un redressement de 0,3% par rapport au mois d'avril - certains parlaient même de 0,4% - en raison de solides indicateurs.

Toutefois, les analystes n'avaient pas prévu la glissade de 7,4% de la production dans l'industrie des sables bitumineux, à la suite d'une contraction similaire en avril. Le secteur dans son ensemble s'est affaissé de 2,2%, provoquant une baisse de 0,3% du segment de la production de biens.

La croissance a été sauvée par une solide, et vraisemblablement impossible à maintenir, poussée de 0,5% de la production des industries de services.

«L'économie avance péniblement et je ne prévois aucune percée de quelque sorte que ce soit dans un avenir rapproché», a affirmé Doug Porter, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux.

«Si l'économie américaine prend de la vitesse durant la deuxième moitié de l'année, et il y a encore de bonnes raisons de croire que ce sera le cas, ça pourrait aider le Canada à se sortir du marasme», a-t-il ajouté.

Les analystes attribuent la faiblesse du secteur pétrolier et gazier à des goulots d'étranglement des canalisations d'alimentation et aux fermetures de certaines installations à des fins de maintenance. Ils estiment cependant que les consommateurs ne peuvent plus constituer un important moteur de croissance compte tenu de l'endettement élevé des ménages.

Le produit intérieur brut réel a augmenté de 0,2% en mai, soit une cinquième hausse mensuelle consécutive, a révélé mercredi Statistique Canada.

L'agence fédérale a expliqué que les industries de services, en particulier celles du commerce de détail et du commerce de gros, avaient été principalement à l'origine de la croissance en mai.

Statistique Canada a aussi fait état de gains dans le secteur public, l'hébergement et les services de restauration, les services professionnels et les services immobiliers.

Le secteur du transport et de l'entreposage a toutefois affiché un recul.

Des baisses ont également été observées dans les services publics, tandis que la fabrication et le secteur de l'agriculture et de la foresterie ont progressé.