La hausse des prix de l'essence et des automobiles a fait progresser l'inflation canadienne à un niveau plus normal le mois dernier, a indiqué vendredi Statistique Canada.

À 1,2%, l'inflation annuelle se retrouve ainsi, pour la première fois depuis février, à l'intérieur de la fourchette d'un à trois pour cent préconisée par la Banque du Canada.

La hausse d'un demi-point de pourcentage de la croissance des prix à la consommation était la deuxième en autant de mois. L'indice avait touché un creux post-récession de 0,4% en avril.

Dans l'ensemble, les prix à la consommation ont avancé dans six des huit principales composantes étudiées par Statistique Canada. Les exceptions ont été la composante des soins de santé et soins personnels et celle des loisirs, de la formation et de la lecture.

Selon l'économiste en chef de la Banque de Montréal, Doug Porter, ce bond de l'inflation par rapport à ses niveaux extrêmement faibles est bienvenu. Et même s'il s'attend à ce que l'inflation progresse davantage cette année, M. Porter croit que les pressions sur les prix resteront faibles cette année et la prochaine.

«Nous allons vraisemblablement avoir une pression à la hausse sur les prix de l'essence, mais plus subtilement, avec le dollar canadien qui perd un peu de valeur, cela atténuera la pression sur les détaillants», a-t-il noté. «Mais pour ce qui est de l'inflation moyenne cette année, nous nous attendons toujours à quelque chose d'inférieur à deux pour cent (...) et franchement, nous ne voyons pas l'inflation atteindre 2% l'année prochaine non plus.»

Compte tenu que les économies canadienne et mondiale sont toujours stagnantes, il serait difficile pour les producteurs et les détaillants d'instaurer des hausses de prix, a expliqué M. Porter. En outre, les coûts du travail restent toujours faibles.

Dans sa mise à jour économique de cette semaine, la Banque du Canada a expliqué la faible inflation en évoquant une marge importante de capacités inutilisées au pays et une augmentation de la concurrence dans le secteur du détail.

La banque centrale a indiqué ne pas s'attendre à ce que l'inflation de base, qui évalue les pressions sous-jacentes sur les prix, renoue avec le niveau de deux pour cent avant la mi-2015 - c'est d'ailleurs à ce moment que la banque prévoit que l'économie canadienne recommencera à tourner à pleine capacité.

Dans le rapport de vendredi, l'inflation de base a avancé de 0,2 point de pourcentage à 1,3%.