Le groupe informatique américain IBM a annoncé mercredi avoir dégagé un bénéfice net en baisse de 17% au deuxième trimestre, à 3,2 milliards de dollars, mais il a agréablement surpris le marché en relevant ses prévisions annuelles de bénéfice.

Par action et hors exceptionnels, le bénéfice ressort à 3,91 dollars, nettement mieux que les 3,77 dollars sur lesquels tablaient les analystes. Le groupe, qui a annoncé en avril son intention de réduire ses effectifs, a inscrit une charge exceptionnelle de 1 milliard de dollars sur la période achevée le 30 juin au titre du «rééquilibrage de ses effectifs».

IBM n'a pas précisé de combien de postes il comptait se séparer au total, mais selon le syndicat interne Alliance@IBM, 3312 postes avaient été supprimés rien qu'aux États-Unis et au Canada au 15 juillet. En avril, des sources syndicales faisaient état de 1200 à 1400 suppressions d'emploi en France, où le groupe emploie 9700 salariés.

Le groupe a relevé ses prévisions de résultats, en prenant soin d'omettre la charge exceptionnelle d'un milliard de dollars de ses calculs. Pour l'ensemble de l'année, IBM table désormais sur un bénéfice par action d'«au moins 16,90 dollars»,  alors qu'il avait abaissé ses ambitions à 16,70 dollars en avril et que les analystes s'attendaient jusqu'ici à 16,64 dollars seulement.

Le chiffre d'affaires trimestriel est ressorti à 24,9 milliards de dollars, en baisse de 3% en raison notamment d'un effet de change, contre des attentes à 25,37 milliards de dollars.

«Nous allons continuer à investir dans nos initiatives stratégiques de croissance, par des acquisitions et des cessions, des rééquilibrages de compétences et des actions décisives dans les domaines peu performants», a commenté la patronne du groupe, Ginni Moretti, citée dans le communiqué.

«Nous tablons sur une poursuite des progrès au deuxième semestre et nous sommes confiants dans notre capacité à atteindre un bénéfice par action d'au moins 16,90 dollars», a-t-elle ajouté.

Le groupe, qui avait fait savoir il y a trois mois qu'il était en négociations pour une importante cession, a prévenu que l'opération ne se ferait vraisemblablement pas avant 2014.

«Le gain substantiel sur lequel nous comptions (...) ne devrait pas se conclure avant la fin de l'année, mais nous sommes en discussions actives», a indiqué lors d'une conférence d'analystes le directeur financier Mark Loughridge.

«Nous ne voulons pas brader nos actifs ou nous précipiter juste pour clore l'affaire en 2013», a-t-il ajouté.

Il n'a pas donné plus de précisions, mais en avril, la presse américaine avait évoqué des discussions avancées entre IBM et le chinois Lenovo, dans l'objectif de lui vendre pour «des milliards de dollars» ses serveurs entrée de gamme x86». Lenovo lui avait déjà racheté il y a quelques années un autre pan historique de ses activités, les PC.

Par secteur d'activité, les services ont vu leurs ventes refluer de 5% à 9,5 milliards de dollars, celles des logiciels ont progressé de 4% à 6,4 milliards et les matériels, c'est-à-dire essentiellement des serveurs, ont chuté de 12% à 3,8 milliards.

Le marché a salué ces résultats. À 23 h 30 GMT (19h30 au Québec), le titre progressait de 2,51% à 199,44 dollars dans les échanges électroniques suivant la fermeture de Wall Street.