L'expertise de l'usine de GE Aviation à Bromont en matière de robotisation commence à payer.

L'entreprise a inauguré hier matin à Bromont son nouveau centre mondial de recherche et développement en robotique, automatisation et instrumentation.

Les technologies qui y seront conçues seront implantées dans les autres usines de GE Aviation dans le monde entier.

Ce centre devrait permettre la création d'une soixantaine d'emplois chez GE Aviation à Bromont.

«Nous créons de l'intelligence, nous innovons et nous exportons cette innovation», a déclaré le directeur de l'usine, Philippe Simonato, dans une entrevue avec La Presse Affaires en marge de la cérémonie d'inauguration.

Il a indiqué que GE Aviation avait choisi Bromont en raison du plan d'affaires concocté par la direction, mais aussi grâce à la présence d'une main-d'oeuvre spécialisée.

«Nous avons été une des premières usines [du groupe] à installer des robots dans la chaîne d'approvisionnement, a indiqué M. Simonato. Nous sommes probablement à l'heure actuelle l'usine la plus automatisée. Nous avons développé cette expertise à l'interne.»

Investissements majeurs

Le projet de centre de robotique a nécessité des investissements de 61,4 millions de dollars, dont 8,4 millions proviennent d'Investissement Québec.

Le projet profite également d'un programme de crédits d'impôt en recherche et développement du gouvernement du Québec. Ce programme exige notamment une collaboration entre une grande entreprise et une PME. C'est AV&R Vision et Robotique, une PME du Vieux-Montréal, qui a été mise à contribution.

«Dans notre cas, c'est une dizaine d'emplois qui sont créés ici», a déclaré le président de la petite société, Éric Beauregard.

Les deux entreprises se partageront la propriété intellectuelle des technologies mises au point dans le centre. AV&R travaille avec d'autres motoristes, mais GE est son principal client, représentant environ 20% de son chiffre d'affaires.

M. Simonato a précisé que les crédits d'impôt et les subventions «aidaient toujours», mais que le projet n'aurait pas décollé sans la présence d'une main-d'oeuvre qualifiée.

Virage nécessaire

Suzanne Benoît, présidente d'Aero Montréal, l'association qui représente l'industrie aéronautique québécoise, s'est réjouie de la création de ce nouveau centre.

«Si on ne peut pas robotiser nos usines, elles risquent de disparaître, a-t-elle déclaré à La Presse Affaires. C'est nécessaire si nous voulons nous démarquer des pays émergents, des pays à bas coûts.»

C'est un robot muni de ciseaux dorés qui a coupé le ruban au cours de la cérémonie d'inauguration du centre, hier matin. Il a été actionné par le grand patron de GE, Jeff Immelt, et la ministre québécoise de la Politique industrielle, Élaine Zakaïb.

Pour l'occasion, M. Immelt a fait escale à Bromont à bord d'un Global Express (le plus gros avion d'affaires de Bombardier) à son retour d'un voyage en Allemagne. Il s'agissait de sa première visite à l'usine de Bromont.

Le complexe de 700 employés fabrique notamment des pièces qui équipent les moteurs du Boeing 737 et de l'Airbus A320.