Le PDG de BlackBerry (T.BB) , Thorsten Heins, a montré du doigt les analystes de Wall Street, hier, au cours de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise, et rappelé qu'à défaut de répondre à leurs attentes, BlackBerry respectait son propre plan de match.

Comme il l'avait fait au cours de la présentation des résultats du premier trimestre de l'entreprise, il y a 10 jours, M. Heins a maintes fois plaidé la patience. L'entreprise, a-t-il expliqué, amorce à peine la deuxième des trois phases du plan de redressement qu'il a conçu.

La première, qui consistait à réduire les dépenses, dégager des liquidités, améliorer l'image de l'entreprise et s'assurer que ses nouveaux produits soient pertinents, a été réussie, estime le PDG de BlackBerry.

Il croit donc avoir maintenant tous les outils pour amorcer la deuxième phase. Celle-ci mettra notamment à contribution les 3,1 milliards de dollars de liquidités de l'entreprise pour faire connaître ses produits davantage à l'échelle mondiale.

« Nous n'en sommes encore qu'au début de notre cycle de lancement, peu importe ce qu'en disent les analystes", a indiqué M. Heins.

Acerbe envers Wall Street

Il ne s'agissait là que de l'une des nombreuses pointes servies par le PDG envers les marchés financiers. Il a profité de la question d'un investisseur, qui remarquait que tout semblait bien aller pour l'entreprise avant l'annonce des derniers résultats financiers, pour y aller d'une tirade. Ces résultats ont fait plonger le titre de BlackBerry de 26% en une seule journée.

« Ce qui est arrivé avec ces résultats devrait susciter notre réflexion à tous, a-t-il lancé. Nous avions dit lors des résultats du trimestre précédent que nous anticipions de nous approcher du point d'équilibre. Je ne sais pas ce que cela signifie pour vous, mais pour moi, cela veut dire que nous allions subir une légère perte. Et nous avons toujours maintenu cette position.

« Puis nous sommes entrés en mode lancements, avec le Z10, le Q10, le Q5, trois autres modèles à venir, divers pays, et les attentes ont commencé à monter au point où je me demandais moi-même d'où ça venait. Et ça nous a frappés. »

L'équipe de direction de BlackBerry fera toujours de son mieux pour livrer »ce qu'elle vous a annoncé dans le trimestre précédent", a indiqué M. Heins.

Il s'en est aussi pris aux nombreux spéculateurs qui vendent le titre de BlackBerry à découvert.

« Je m'interroge aussi sur cette philosophie. Je suis ici pour bâtir quelque chose avec mon équipe. Je suis ici pour bâtir une entreprise innovatrice de deuxième vague pour le Canada et l'Amérique du Nord, je suis ici pour apporter des profits aux actionnaires, je suis ici pour créer des emplois, pas pour en détruire. »

M. Heins a rappelé qu'il y a un an, »la question n'était pas de savoir si on avait un futur, c'était de savoir quand on allait mourir« et que le sentiment général était malgré tout maintenant beaucoup plus positif.

Par ailleurs, l'assemblée annuelle des actionnaires à permis d'officialiser le changement de nom de Research in Motion pour BlackBerry, annoncé à la fin du mois de janvier.