Le fabricant du populaire téléphone intelligent Galaxy est-il en train de connaître le même sort boursier qu'Apple? Cela annonce-t-il également la saturation du marché pour ce type d'appareils?

Au moment où Apple a présenté son iPhone 5 en septembre 2012, l'action planait au-dessus de 700$US. Mais des gestionnaires commençaient alors à se questionner quant au maintien du rythme de croissance auquel Apple avait habitué les investisseurs. Surtout que Samsung, grâce à son Galaxy supporté par le système d'exploitation Android de Google, gagnait des parts de marché sur sa rivale. On connaît la suite. Depuis l'arrivée du printemps, l'action d'Apple peine à se maintenir au-dessus de 400$US.

Les misères d'Apple ont fait le bonheur de Samsung. Le titre, qui se négocie à la Bourse de Séoul, est passé de 1 million de wons à la fin de l'été dernier à 1,6 million en janvier. Mais depuis un mois, lui aussi a connu des ratés. Il s'est délesté de 20% et cote aujourd'hui à 1,27 million de wons.

Durant cette période, Samsung a fait l'objet de recommandations négatives de la part de plusieurs analystes, rappelle Miyoung Kim de l'agence d'information Reuters.

La société a confirmé ces appréhensions, vendredi dernier, en prévenant que les bénéfices du deuxième trimestre - qui seront annoncés le 26 juillet - seront inférieurs de 6,5% au consensus actuel des analystes sondés par Reuters. Samsung avait plutôt l'habitude de surpasser les attentes, ces dernières années.

Nous atteignons peut-être un début de saturation pour les téléphones intelligents haut de gamme. Jumelée à une concurrence de plus en plus vive de la part des Chinois offrant des téléphones à meilleur prix, le phénomène pourrait affecter significativement le rythme de croissance non seulement d'Apple, mais aussi de Samsung, explique Mark Lin, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion d'actifs CIBC. Les concurrents chinois à surveiller sont Lenovo, Xiaomi Corp, Huawei et ZTE, selon lui.

Ça risque sûrement de rendre encore plus ardue la remontée du prix de l'action d'Apple.

Transparence bienvenue

Depuis la mi-mai, il est de plus en plus question que la Réserve fédérale (Fed) amorce une stratégie de sortie de sa politique monétaire ultra expansionniste en diminuant la quantité d'obligations qu'elle achète chaque mois. Pendant ce temps, l'indice S&P 500 s'est d'abord corrigé de 5,5%. Et depuis, bien que l'indice ait regagné la moitié du terrain perdu, sa progression demeure hésitante.

Pas étonnant, car une stratégie de sortie, c'est quelque chose de nouveau, et les investisseurs se questionnent sur les effets qu'elle aura, explique François Dupuis, économiste en chef chez Desjardins. «La réunion de septembre de la Fed sera déterminante, car c'est là qu'elle pourrait amorcer sa stratégie de sortie», dit-il.

L'annonce vendredi de la création de 195 000 emplois aux États-Unis durant le mois de juin est un signe dans cette direction.

Mais les investisseurs ont trouvé un certain réconfort du côté de l'Europe. Bien que les taux d'intérêt soient demeurés inchangés, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), et Mark Carney, le nouveau président de la Banque d'Angleterre et ex-gouverneur de la Banque du Canada, ont tous deux annoncé jeudi leur intention de rendre publiques leurs perspectives quant à la politique monétaire qu'ils prévoient appliquer.

Les marchés ont très bien accueilli cette nouvelle transparence des autorités monétaires européennes qui imitent ainsi la façon de faire de la Fed qui, depuis 2009, informe à l'avance les marchés de ses intentions.

La transparence de la Fed depuis quatre ans n'est pas étrangère à la bonne performance des marchés boursiers. «Il s'agit donc d'un geste significatif des banquiers centraux en Europe», dit François Dupuis. Et les investisseurs semblent s'en réjouir.