Le groupe anglo-canadien d'informations financières Thomson Reuters a annoncé lundi qu'il renonçait à une pratique controversée consistant à fournir avec un peu d'avance à certains de ses clients, moyennant finance, un indicateur très suivi.

Thomson Reuters a annoncé qu'à partir du 12 juillet, il distribuerait «simultanément» à tous ses clients à 9h55 le chiffre principal de l'indice de confiance des consommateurs américains, calculé pour lui toutes les deux semaines par l'université du Michigan. Le communiqué de presse complet suivra à 10h00.

Le groupe dit avoir pris cette décision «volontairement à la demande du procureur général» de New York Eric Schneiderman, qui enquête sur la question.

Thomson Reuters proposait jusqu'ici à certains de ses clients de payer plus pour obtenir l'indice deux secondes avant les autres. Cela avantageait les entreprises faisant du courtage dit «à haute fréquence», grâce à des logiciels capables de passer un ordre de transaction en seulement quelques fractions de seconde.

«Ces deux secondes étaient un temps plus que suffisant pour que ces courtiers tirent un avantage injuste de leur accès plus rapide à l'information en réalisant d'énormes volumes de transaction en un clin d'oeil», commentent les bureaux du procureur général dans un communiqué séparé.

«Les marchés financiers devraient offrir les mêmes règles du jeu pour tous les investisseurs, et la publication précoce de données faisant bouger les cours, porte atteinte au juste fonctionnement des marchés», a estimé M. Schneiderman.

Les bureaux du procureur se félicitent de la fin d'une distorsion de concurrence sur les marchés.

Thomson Reuters dit «coopérer entièrement» avec l'enquête, mais affirme rester «persuadé que les entreprises d'information peuvent légalement distribuer des données non gouvernementales et des nouvelles exclusives par l'intermédiaire de services pour des abonnés payants». Il relève que c'est sur ce type d'exclusivités et de contenus différenciés que les services d'information se font concurrence.