L'agence de notation Moody's a annoncé mercredi qu'elle pourrait abaisser la note de la dette long terme de Nokia, actuellement de «Ba3», à la suite du rachat par le Finlandais des 50% qu'il ne détenait pas encore dans une coentreprise avec l'Allemand Siemens.

Siemens et Nokia ont indiqué lundi que ce dernier allait racheter ces 50% de leur coentreprise Nokia Siemens Networks (NSN) pour un montant de 1,7 milliard d'euros.

«Cette transaction aurait un impact négatif en terme de crédit pour Nokia», estime Roberto Pozzi, analyste chez Moody's, cité dans le communiqué. La transaction devrait être bouclée au troisième trimestre.

L'agence de notation financière précise toutefois que si la note de Nokia devait être revue à la baisse, ce ne serait que d'un cran. Elle prendra sa décision en fonction de ce que le groupe finlandais fera de NSN, désormais concentré sur les réseaux haut débit mobiles au prix d'un redressement à marche forcée qui a vu la suppression de milliers d'emplois.

Moody's examinera aussi la situation du groupe en terme de liquidités et ses performances au deuxième trimestre, précise-t-elle.

Pour Nokia, ancien acteur incontournable du téléphone portable, mais en perte de vitesse depuis plusieurs années, c'est le moyen de prendre le contrôle total sur une activité redevenue rentable au terme d'un redressement à marche forcée. Et peut-être de faire taire les spéculations sur un rachat, spéculations nourries par la perspective d'une éventuelle cession de NSN. L'accord liant Siemens à Nokia avait en effet expiré en avril.

NSN avait été fondé en avril 2007 par les deux groupes, Nokia apportant ses activités de réseaux et Siemens sa branche équipements téléphoniques. La coentreprise, qui a racheté en 2010 les activités de Motorola dans les infrastructures mobiles, est spécialisée dans les réseaux haut débit. Elle est basée à Espoo en Finlande et emploie plus de 70 000 personnes dans le monde. Au premier trimestre de cette année, NSN a réalisé un petit bénéfice de 3 millions d'euros.