L'inflation annuelle a grimpé légèrement le mois dernier, mais est restée faible, à 0,7 %, ce qui est inférieur aux attentes - pourtant déjà modestes - des analystes.

La hausse des prix du gaz naturel, sa plus forte en plus de quatre ans, a contribué à l'inflation, mais elle a été partiellement contrebalancée par un nouveau recul des prix de l'essence, a précisé vendredi Statistique Canada.

«Dans l'ensemble, le rapport d'aujourd'hui démontre que les prix à la consommation ne sont toujours pas confrontés à une importante pression à la hausse», a observé l'économiste Diana Petramala, de la Banque TD, dans un commentaire.

«Les coûts des aliments et du logement ont contribué à la plus grande partie de l'inflation en mai (ce sont les catégories pour lesquelles les consommateurs dépensent le plus), mais ils n'étaient que 1,3 % plus élevés que l'an dernier.»

Mme Petramala a noté que les prix du gaz naturel, qui ont avancé de 15,4 % en mai par rapport au même mois l'an dernier, ont fait augmenter l'indice des prix du secteur du logement. Les prix des loyers et les impôts fonciers ont aussi progressé, mais les taux d'intérêt hypothécaires ont retraité de 4,1 %.

Selon Statistique Canada, la hausse des prix du gaz naturel est la plus importante d'une année à l'autre depuis décembre 2008. L'Alberta a affiché le gain le plus important à ce chapitre, mais les hausses ont été constatées à travers le pays, a précisé l'agence gouvernementale.

Les prix des aliments ont progressé de 1,3 % en mai sur une base annuelle, après avoir pris 1,5 % en avril.

«Comparativement à mai 2012, les consommateurs ont payé davantage pour les aliments achetés en magasin, et plus particulièrement les légumes frais (+5,8 %) et les produits de boulangerie (+3,9 %), a indiqué Statistique Canada. Les prix des fruits frais et de la viande ont aussi augmenté au cours de la période de 12 mois se terminant en mai, mais à un rythme plus lent qu'en avril.»

Les prix des boissons alcoolisées et des produits du tabac ont gagné 2,5 % en mai, ce qui est surtout attribuable aux prix des cigarettes dans la plupart des provinces.

Ces croissances ont été contrebalancées par les prix du secteur du transport, qui ont reculé de 0,5 % par rapport au mois de mai 2012 - une plus petite chute que celle de 2,1 pour cent d'avril. Le groupe du transport a essentiellement été affecté par la baisse des prix de l'essence sur une base annuelle.

L'inflation annuelle de base telle que calculée par la Banque du Canada a avancé à 1,1 % en mai. Cette croissance est identique à celle du mois d'avril et a aussi été plus faible que prévu. L'indice de base exclut les prix de certains éléments plus volatils, notamment ceux des fruits et légumes frais, du gaz naturel et de l'essence.

La banque centrale vise une inflation annuelle de base d'environ deux pour cent à long terme, sa fourchette de prévision allant d'un à trois pour cent.

Les économistes misaient sur une inflation d'ensemble annuelle de 0,9 %, et une inflation de base de 1,2 %.

Le service d'études économiques de la Banque TD a indiqué vendredi ne pas s'attendre à ce que l'inflation atteigne deux pour cent avant 2015. Il prévoit en outre que la Banque du Canada laissera son taux d'intérêt directeur inchangé jusqu'à la fin de l'an prochain.

Un ralentissement des dépenses des consommateurs, une croissance mondiale plus faible et la hausse de la compétitivité chez les détaillants font en sorte que les hausses de prix sont moins importantes au Canada, a écrit Mme Petramala dans son commentaire.

«Il faut noter que même si l'inflation a été inhabituellement faible ces derniers mois (la moyenne mobile de six mois est de 1,2 % sur une base annuelle), la mesure de l'inflation de base de la Banque du Canada se trouve sous sa cible de deux pour cent depuis 2007», a-t-elle précisé.

«Le fait que le dollar canadien soit plus faible et le meilleur élan de l'économie vont vraisemblablement entraîner une légère reprise de l'inflation dans les mois à venir.»

Malgré tout, la croissance est modérée, les prix des maisons connaissent un ralentissement et les consommateurs restent prudents, des facteurs qui, ensemble, devraient continuer à limiter la hausse de l'inflation, a-t-elle ajouté.