En campagne électorale, le Parti québécois voulait «mener une bataille de tous les instants» contre l'achat d'Astral (T.ACM.A) par Bell (T.BCE). Dix mois plus tard, le gouvernement Marois ne s'oppose pas à la deuxième version de la transaction, à condition notamment que les nouveaux propriétaires gardent les emplois d'Astral au Québec.

Le gouvernement du Québec estime ne pas avoir le pouvoir de bloquer la transaction de 3,38 milliards de dollars par un projet de loi privé puisqu'il s'agit d'entreprises relevant d'une juridiction exclusivement fédérale (la télé et la radio).

Dans une lettre aux médias publiée ce matin, le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Maka Kotto, réaffirme toutefois son «souhait» que la transaction se fasse «à l'avantage des producteurs, des diffuseurs, des créateurs et des citoyens du Québec».

Le gouvernement Marois demande aussi que les nouveaux propriétaires des chaînes de télé et des stations de radio (Bell en grande partie, ainsi que Corus) maintiennent les emplois d'Astral au Québec, en plus de garder «l'expertise et les compétences québécoises». Astral dit avoir 1400 employés au Québec, sur un total de 2800 employés au Canada.

Des enchères à venir

Le Bureau de la concurrence a déjà donné son accord à l'achat d'Astral par Bell, qui n'achètera finalement que 12 des 25 chaînes de télé d'Astral. Corus a acheté sept chaînes de télé et deux stations de radio d'Astral pour 400 millions. Bell mettra aux enchères 10 stations de radio pour se conformer aux règles du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), qui doit donner son accord à cette transaction de 3,38 milliards.

Le CRTC avait refusé la première version de la transaction, où Bell achetait Astral en entier (sauf les 10 stations de radio). «Un pas dans la bonne direction», écrit le ministre Kotto à propos de la décision du Conseil.

La décision du CRTC sur la deuxième version de la transaction est attendue au cours des prochaines semaines.