Le premier ministre Stephen Harper a remercié jeudi son homologue britannique, David Cameron, pour son solide appui en faveur de la conclusion d'une entente de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE).

Lors d'un discours d'une trentaine de minutes livré devant les parlementaires britanniques, Stephen Harper y est allé notamment d'un plaidoyer en faveur de l'accord commercial que les conservateurs cherchent à conclure depuis longtemps avec l'UE.

«Nous conservons toujours l'espoir d'en venir à une entente commerciale détaillée avec l'Union européenne, le second partenaire commercial du Canada après les États-Unis», a indiqué le premier ministre canadien.

«Pour le Canada et pour la Grande-Bretagne, comme membre de l'Union européenne, il s'agira d'une étape historique - monumentale, en fait: une étude réalisée conjointement par le Canada et l'UE a montré qu'un accord commercial de ce type ferait bondir de 20 pour cent les échanges commerciaux bilatéraux», a poursuivi Stephen Harper.

La visite du premier ministre canadien n'est pas passée inaperçue à Londres. Des militants environnementalistes opposés à l'exploitation des sables bitumineux attendaient Stephen Harper de pied ferme devant le Parlement.

Les policiers ont annoncé qu'ils avaient procédé à l'arrestation de certains d'entre eux: deux hommes et une femme qui avaient déjoué la sécurité pour pénétrer dans un secteur interdit du Parlement ont été mis en état d'arrestation, ainsi que deux femmes soupçonnées de vandalisme.

Les négociations entourant l'entente de libre-échange achopperaient dans plusieurs dossiers, dont l'exportation de boeuf canadien, les règles d'origine des véhicules automobiles, la protection des brevets pharmaceutiques et l'ouverture des appels d'offres des services publics provinciaux pour l'acquisition de biens et services.

Mercredi, Stephen Harper a insisté sur le fait qu'il refusait de fixer une date butoir en vue de la signature d'un éventuel accord, et que son gouvernement signerait un accord seulement lorsqu'il respecterait «l'intérêt supérieur de la population canadienne».

Reste qu'il ne s'est pas privé de vanter la robustesse économique du Canada devant des parlementaires britanniques, y allant aussi de mises en garde contre les périls du protectionnisme économique.

«L'une des valeurs dont la certitude a été maintes fois démontrée (...) est que tout le monde gagne dans une économie ouverte», a dit M. Harper. «Nos entreprises progressent lorsque s'ouvrent de nouveaux marchés.»

Le premier ministre a ensuite réaffirmé l'appui du Canada à l'égard d'Israël, la seule véritable démocratie occidentale du Proche-Orient, a-t-il dit. D'un même souffle, il a dénoncé les régimes politiques de l'Iran et de la Syrie.

«Les dirigeants iraniens se vantent ouvertement qu'ils vont rayer Israël de la carte, a lancé M. Harper. Il s'agit d'un régime malveillant qui représente une menace pour nous tous, et dont les premières victimes sont les Iraniens eux-mêmes.»

Après cette étape à Londres, le premier ministre a pris jeudi la direction de Paris, où il rencontrera notamment le président français, François Hollande, et le secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, Abdou Diouf.

Il se rendra ensuite à Dublin, en Irlande du Nord, pour le sommet annuel des leaders des pays du G8.