La direction du réseau social en ligne Facebook a dû s'expliquer mardi face à ses petits actionnaires sur la façon dont elle comptait faire remonter son cours de Bourse et protéger les données privées de ses membres des tentatives d'espionnage, y compris gouvernementales.

«Nous comprenons que beaucoup de gens soient déçus par la performance de l'action, et nous le sommes aussi», a reconnu le PDG Mark Zuckerberg lors de la première assemblée générale tenue depuis l'entrée en Bourse du groupe il y a un an.

Le titre, introduit sur la plateforme électronique Nasdaq le 18 mai 2012 au prix de 38 dollars, s'était très vite effondré, tombant jusqu'à 17,73 dollars en septembre. Le cours s'est depuis repris, mais à 24,03 dollars en clôture mardi (-1,23%), il reste très en-dessous de son niveau d'introduction.

«Ma famille est très fan de vous, et à cause de cela j'ai investi aveuglément. Maintenant je suis sous l'eau», s'est plaint un actionnaire, tandis qu'un autre comparait l'entrée en Bourse à un désastre.

«Malheureusement, nous n'avons pas de contrôle sur le cours de l'action, en particulier sur le court terme», a dit M. Zuckerberg, lui-même premier actionnaire du groupe avec 29,3% du capital.

«Nous pensons que, sur la durée, nous construisons un actif et un réseau de valeur», a-t-il encore assuré, appelant les actionnaires à être patients, mais refusant de prédire combien de temps il faudrait pour redresser le cours de Bourse.

Aucun «accès direct à nos serveurs»

Après les révélations la semaine dernière sur un vaste programme de surveillance d'internet par les services américains de renseignement, les actionnaires ont aussi questionné le groupe sur la manière dont il protégeait les données de ses utilisateurs.

M. Zuckerberg a assuré que Facebook passait beaucoup de temps pour empêcher que des «mauvais pirates» ne puissent pas accéder à ses ordinateurs et répété que son réseau ne coopérait pas avec les agences américaines de renseignement.

«Aucune agence (gouvernementale) n'a un accès direct à nos serveurs», a-t-il dit, reconnaissant toutefois qu'un «accès indirect» était possible. «La vérité est que n'importe qui peut aller sur notre site internet et obtenir un accès de cette manière», a-t-il relevé.