La Banque centrale européenne (BCE) a révisé en baisse jeudi ses prévisions de croissance et d'inflation pour la zone euro cette année, mais s'est montrée un peu plus optimiste pour la conjoncture de l'an prochain.

L'institution monétaire de Francfort (ouest) table désormais sur un recul du Produit intérieur brut (PIB) de 0,6% cette année par rapport à 2012. En revanche le rebond en 2014 devrait être un peu plus marqué qu'escompté jusqu'ici, avec une croissance de 1,1%.

Les prévisions étaient jusqu'alors d'un recul de 0,5% en 2013 et d'une croissance de 1% en 2014, après un abaissement des pronostics en mars.

La situation en zone euro continue à être marquée par «des risques à la baisse», a commenté lors d'une conférence de presse le président de la BCE Mario Draghi, même si «les statistiques récentes ont montré une certaine amélioration, partant d'un niveau bas». M. Draghi table sur un affermissement de cette tendance au deuxième semestre.

La BCE a également revu en baisse sa prévision d'inflation pour les 17 pays de l'euro à 1,4% pour cette année (1,6% précédemment). Pour l'an prochain, le pronostic est inchangé par rapport aux prévisions de mars, à 1,3%.

Pour autant M. Draghi a estimé le la zone euro n'était pas menacée par un risque de déflation.

«Nous ne voyons pas de déflation», a-t-il déclaré jeudi lors de la conférence de presse mensuelle de l'Institut monétaire européen à Francfort.

«Si nous constations une déflation, nous devrions nous asseoir et réfléchir sérieusement», a-t-il ajouté.

Mais pour le moment, «la baisse des prix est limitée à certaines catégories de biens, le pétrole et les biens d'alimentation», a ajouté M. Draghi.

Le mandat de stabilité des prix de la BCE stipule qu'elle doit veiller à maintenir l'inflation à un niveau proche, mais inférieur à 2% à moyen terme.

L'Italien a également répété que l'institution monétaire restait «prête à agir» pour aider la zone euro, mais a prévenu que certaines des mesures à l'étude pouvaient avoir des conséquences inattendues, et qu'en conséquence la réflexion sur ces mesures prendrait du temps.