Alliance importante dans l'industrie des télécoms : Vidéotron et Rogers bâtiront ensemble leur réseau sans-fil dernier cri.

Les deux câblodistributeurs ont annoncé ce soir qu'ils partageront les infrastructures et la bande passante de leurs réseaux sans-fil 4G LTE, la meilleure technologie disponible. Plus importante que celle entre Bell et Telus, l'alliance Vidéotron-Rogers survient à quelques mois des prochaines enchères de spectre sans-fil organisées cet automne par le gouvernement fédéral.

Rogers a été le premier distributeur sans-fil à offrir un réseau LTE au Québec, en septembre 2011. En février 2012, Bell et Telus faisaient de même. Avant l'annonce d'aujourd'hui, Vidéotron, le câblodistributeur appartenant à Québecor, n'avait pas accès à un réseau LTE, qui permet de transmettre plus de données sur son téléphone sans-fil, notamment pour regarder des vidéos. Avec un réseau LTE, Vidéotron aura aussi dorénavant la capacité technologique d'offrir l'iPhone d'Apple.

« Il s'agit d'une excellente nouvelle pour nos clients et nos actionnaires », a indiqué Robert Dépatie, président et chef de la direction de Québecor, par voie de communiqué. « Il y aura des économies d'échelle importantes », a dit Sylvain Roy, président de Rogers au Québec, en entrevue à La Presse.

En vertu de leur entente de 20 ans, Rogers et Vidéotron se partageront les coûts d'infrastructures et de bande passante au Québec (chacun sera responsable de certaines régions), mais garderont chacune leur propre système de facturation et leur portefeuille de produits. Bell et Telus ont une entente similaire avec leurs réseaux LTE, mais seulement pour les coûts d'infrastructures (pas la bande passante). Voilà pourquoi le grand patron de Rogers, Nadir Mohamed, qualifie « d'unique » son entente avec Vidéotron.

Même s'ils sont concurrents en téléphonie, Vidéotron et Rogers ont peu de différends commerciaux. Contrairement à Québecor, Rogers n'a pas de chaînes de télé ni de quotidiens francophones. En 2000, Rogers, une entreprise ontarienne, avait tenté sans succès d'acheter Vidéotron, mais la Caisse de dépôt et placement du Québec s'était alliée à Québecor pour acheter Vidéotron afin que cette dernière ne devienne pas la propriété d'intérêts ontariens.