Alors que la morosité se fait plus contagieuse jour après jour en Europe, c'est plutôt à un regain de confiance des ménages qu'on assiste, tant au Canada qu'aux États-Unis.

L'indice de confiance des consommateurs du Conference Board du Canada a bondi de 5,1 points de ce côté-ci de la frontière grâce surtout aux progrès de 9,9 et 9,5 points des sous-indices québécois et ontarien. Ils se rapprochent tous deux de la moyenne pancanadienne, mue depuis quelques années par les provinces de l'Ouest qui marquent désormais le pas.

L'organisme de recherche basé à Ottawa observe que le nombre de répondants jugeant que le moment est propice pour faire un achat d'envergure a augmenté.

Aux États-Unis, l'indice de confiance des ménages a crû également, de 5 points. Il atteint maintenant un sommet de cinq ans. Davantage de répondants jugent leur situation meilleure qu'il y a six mois et s'attendent qu'elle continue de s'améliorer.

Bref, tout cela présage que la consommation des ménages pourra se maintenir au Canada et augmenter aux États-Unis où il existe, notamment, beaucoup de demande refoulée de véhicules neufs.

Au sud, les ménages ont amélioré leur bilan, dans l'ensemble, grâce surtout à la remontée des prix des habitations qui bonifie leurs actifs. Sur le marché de la revente, les prix sont en hausse annuelle de 10,9%, selon l'indice S&P Case-Schiller. Il s'agit de la hausse la plus forte depuis 2006. Mieux, les 20 régions métropolitaines qui forment les hausses enregistrent des augmentations pour un quatrième mois d'affilée.

Tout cela est de nature à soutenir la production et les prix des matériaux de construction dans les usines du Québec.

Hier, Statistique Canada publiait les données sur les bénéfices d'exploitation des entreprises. À hauteur de 74 milliards, de janvier à mars, ces bénéfices étaient néanmoins en baisse de 3,3% par rapport à un an plus tôt, ce qui a quelque peu déplu à plusieurs observateurs. Ils y voient la confirmation que l'investissement et les embauches dans le secteur privé resteront faibles au cours des prochains mois.

Il faut cependant remarquer que les 76,525 milliards du premier trimestre de 2012 étaient le sommet du présent cycle, dépassé seulement par les 76,969 milliards de l'été 2008. En outre, la marge bénéficiaire d'exploitation s'est située l'hiver dernier à 8,68%, soit 22 centièmes de moins seulement qu'un an plus tôt et au même niveau qu'à l'automne 2012.

Bref, les profits restent élevés, bien que certains segments souffrent davantage que d'autres comme les assurances, qui subissent les effets de la faiblesse des taux d'intérêt à long terme, ou l'industrie de la première transformation des métaux, victime des replis considérables des prix mondiaux des métaux de base.

Les chiffres de l'agence fédérale faisaient par ailleurs état de la poussée spectaculaire de 126,4% des prix des produits du bois et du papier, à hauteur de 436 millions, grâce à la reprise américaine du marché de l'habitation.

Cette poussée est insoutenable, mais le retour à la rentabilité après des années de vaches maigres est de bon augure et devrait soutenir l'emploi en région et les recettes fiscales de Québec.

Tout cela au moment où l'agence DBRS reconduisait hier la note de crédit A (high) avec perspective stable de la lourde dette de la société distincte...