Les grandes banques centrales pourraient tenter d'adopter des taux d'intérêt négatifs si leurs plans anti-crise «perdaient en efficacité», a indiqué le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié jeudi.

Depuis le déclenchement de la crise, les banques centrales de plusieurs pays riches, notamment la Fed aux États-Unis, sont engagées dans des politiques coûteuses mêlant rachat d'actifs et abaissement de leur taux directeur afin d'injecter des liquidités dans le circuit financier.

Si l'efficacité de ces mesures déclinait, le FMI estime que d'autres actions non conventionnelles pourraient être déployées, même si elles poseraient de «plus grands risques».

«Les banques centrales pourraient essayer de pousser leurs taux dans des territoires négatifs et certaines ont déjà fait de petits pas dans cette direction», assure ainsi l'institution dans son rapport.

Un taux de dépôt négatif reviendrait à faire payer les établissements financiers qui préfèrent placer leurs liquidités auprès des banques centrales plutôt que des les utiliser pour prêter de l'argent à des ménages ou à des entreprises.

«Les obstacles à la mise en oeuvre (de cette mesure) sont toutefois importants», admet le FMI, précisant que le fonctionnement du marché interbancaire pourrait s'en trouver «détérioré».

Début mai, un membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), Ewald Nowotny, avait indiqué que le recours à des taux négatifs était une «option» tout en jugeant qu'elle n'était pas pertinente «dans un avenir proche».

Son président, Mario Draghi, avait lui assuré que la BCE était «prête sur le plan technique» pour cette mesure. Actuellement, le taux de dépôt au jour le jour de la BCE est fixé à 0%.

Selon le rapport du FMI, les grandes banques centrales pourraient également diversifier leurs rachats d'actifs, actuellement principalement des obligations publiques, en faisant l'acquisition de titres de dettes de banques ou d'entreprises voire de biens immobiliers.