Plutôt que d'être perçu comme une menace, le service de vidéo en ligne Netflix pourrait être inclus dans des forfaits pour la télévision, a estimé jeudi le chef de la direction de Telus (T.T), Darren Entwistle.

La société de télécommunications «ne regrette pas» de ne pas être propriétaire d'actifs médiatiques ou de diffusion pour fournir du contenu aux téléviseurs, téléphones intelligents ou tablettes électroniques de ses clients, a expliqué M. Entwistle en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires de Telus.

«C'est une menace, mais c'est aussi une occasion pour nous, sans l'ombre d'un doute», a affirmé M. Entwistle au sujet de l'américaine Netflix, qui compte environ deux millions d'abonnés canadiens.

«Nous pourrions potentiellement inclure Netflix dans le cadre de notre solution Telus. Nous pourrions peut-être l'acheter en tant que grossiste et le mettre en valeur de façon appropriée», a-t-il expliqué lors d'un entretien.

Rien n'empêche Telus de développer de nouvelles applications pour faire concurrence à Netflix, a-t-il ajouté.

Un certain nombre de fournisseurs canadiens de services de télévision offrent des services sur demande ou développent des plateformes pour concurrencer Netflix.

Bell tente actuellement d'acheter Astral Media pour 3,4 milliards, notamment pour pouvoir utiliser les émissions et films des chaînes télévisées spécialisées et payante, ainsi que ses activités de radio, pour faire concurrence à Netflix et à d'autres fournisseurs de télévision et de cinéma sur Internet.

Selon M. Entwistle, il est important pour Telus d'avoir un plan de match dans ce contexte.«J'aimerais faire quelque chose pour vraiment nous différencier de la concurrence, de tous les Netflix de ce monde, de façon significative.»

Selon le patron de Telus, les consommateurs veulent plus de flexibilité lorsque vient le temps de choisir leurs chaînes de télévision.

M. Entwistle, qui est le chef de la direction de Telus depuis 2000, affirme voir au Canada plusieurs occasions de croissance dans les secteurs du sans-fil, de l'Internet haute vitesse, de la télévision et des services de soins de santé électroniques. Il ne cherche pas pour l'instant à prendre de l'expansion à l'extérieur du pays.

Dans les résultats financiers dévoilés plus tôt jeudi, Telus a fait état d'un bénéfice de 362 millions $, soit 56 cents par action, pour son plus récent trimestre, une hausse de plus de 13% par rapport à celui de 319 millions $, ou 49 cents par action, affiché un an plus tôt.

Le chiffre d'affaires trimestriel a avancé de cinq pour cent à 2,76 milliards $, contre 2,63 milliards $ l'an dernier.

Telus a annoncé avoir effectué un ajout net de 59 000 abonnés à ses services sans fil postpayés au cours du trimestre.

Son total d'abonnés aux services cellulaires a grimpé de 4,6% pour atteindre 7,7 millions, soit un peu plus que les 7,67 millions de Bell. Rogers Communications compte près de 10 millions d'abonnés à ses services sans fil.

Telus a en outre haussé son dividende trimestriel à 34 cents, contre 32 cents précédemment, et annoncé un programme pour le rachat de jusqu'à 15 millions d'actions qui pourrait lui coûter jusqu'à 500 millions.