Le géant japonais de l'électronique Sony est redevenu bénéficiaire au terme de l'exercice 2012/2013 après quatre années dans le rouge, un regain qu'il doit certes surtout au yen affaibli et à des cessions d'actifs, mais qu'il espère durable.

Le fleuron nippon du secteur reste cependant encore fragile du fait de la concurrence et de méventes à craindre de plusieurs produits électroniques, et ce même si ses TV devraient enfin redevenir rentables.

Sony a affiché jeudi un gain net annuel de 43 milliards de yens (437 millions de dollars canadiens), contre une perte de 457 milliards un an plus tôt (4,6 milliards CAN).

Il mise en outre sur une progression de 16% de son résultat net cette année comptable, la remontée de l'euro et du dollar face au yen donnant un coup de pouce aux ventes et profits du groupe qui a par ailleurs entrepris une importante réorganisation et procédé à diverses ventes d'actifs.

«Sony a pris quelques dispositions radicales, mais l'important est désormais sa capacité ou non à générer davantage de profits», a confirmé Shiro Mikoshiba, un analyste de Nomura Securities.

Certes Sony est parvenu à dégager un important bénéfice d'exploitation de 230 milliards de yens (2,3 milliards CAN), alors qu'il avait déploré une grosse perte opérationnelle un an plus tôt, mais l'amélioration provient pour une grande partie du tri opéré par le groupe dans ses biens immobiliers et participations dans diverses sociétés.

Sony a aussi fait état de meilleures performances de plusieurs activités, dont celles des téléviseurs, dont il a réduit le déficit plus qu'il ne l'espérait en modifiant ses procédés d'approvisionnement et de fabrication. Après 9 exercices dans le rouge, Sony espère les rendre rentables en 2013/2014.

À l'inverse, certains produits ont eu davantage de difficultés, dont les jeux vidéo, les appareils photo ou les caméscopes.

In fine, le chiffre d'affaires annuel de Sony a gagné 4,7% sur un an à 6800 milliards de yens (69 milliards CAN), grâce à l'intégration à 100% de sa filiale de téléphones mobiles (ex-Sony Ericsson Mobile), aux solides rentrées de l'activité financière et surtout aux effets de change.

Si le taux moyen euro/yen est resté à peu près identique à 107 yens, le dollar, qui ne valait que 78,1 yens en moyenne l'année précédente (2011/2012), a grimpé à 83,1 yens en 2012/2013, une différence de taille pour Sony qui encaisse une grande part de ses recettes à l'étranger et qui avait souffert le martyre de l'ascension exécrable du yen entre 2009 et fin 2012.

Pour l'année comptable entamée le 1er avril, Sony table sur une augmentation des ventes de produits électroniques, ainsi que sur une poursuite des effets bénéfiques de ses mesures de restructurations et de la baisse du yen entraînée par les décisions économiques et monétaires du Japon.

Il lancera à la fin de l'année 2013 une nouvelle console de jeu de salon, la PlayStation 4, dont il espère des effets immédiats sur les ventes, sachant cependant qu'il va devoir dépenser beaucoup pour la produire et la promouvoir.

Sony table aussi sur une augmentation des ventes en volume de téléphones intelligents et de téléviseurs, tout en craignant par ailleurs des performances moindres pour les appareils photo numériques grand public, les caméscopes, les PC et les composants.

Le fleuron nippon du secteur s'attend à un gain net de 50 milliards de yens (+16%) et à un bénéfice d'exploitation de 230 milliards (sans l'aide cette fois de cessions d'actifs) pour un chiffre d'affaires qui devrait s'élever de 10,3% à 7500 milliards de yens.

Sony a effectué ses calculs sur la base très prudente d'un dollar à 90 yens et d'un euro à 120 yens, des cours nettement inférieurs à ceux observés actuellement.