Le groupe de médias américain Viacom (VIA) a ravi Wall Street mercredi en faisant état d'une reprise surprise de ses recettes publicitaires, qui lui a permis de limiter le recul de ses bénéfices au deuxième trimestre de son exercice décalé 2012/13.

Le bénéfice net a été réduit de 18% comparé à un an plus tôt, à 478 millions de dollars mais le bénéfice ajusté par action, la référence sur le marché, est ressorti un cent au-dessus de la prévision moyenne des analystes, à 96 cents.

À la Bourse de New York, l'action Viacom s'envolait de 3,84% à 66,45 dollars vers 10h40.

Les analystes saluaient particulièrement l'annonce d'une progression de 2% des revenus publicitaires télévisés aux États-Unis, quand ils attendaient une nouvelle baisse.

«Après -7%, -6% et -6% sur les trois derniers trimestres, cette reprise pourrait soutenir un retour à une croissance normale du bénéfice d'exploitation au quatrième trimestre», jugeait notamment la Deutsche Bank dans une note.

Le directeur général de Viacom, Philippe Dauman, y voit le résultat des efforts des chaînes de télévision du groupe (Nickolodeon, MTV, Comedy Central) pour «développer de nouveaux programmes originaux pour tous nos publics».

«Les taux d'audience sont en hausse sur plusieurs chaînes, et nos recettes publicitaires sont revenues à la croissance», a-t-il souligné lors d'une conférence avec des analystes, disant attendre une nouvelle amélioration sur le trimestre en cours.

Au final, le chiffre d'affaires des réseaux télévisés a progressé de 2% à 2,23 milliards de dollars.

Cela n'a toutefois pas suffi à empêcher une baisse plus forte que prévu du chiffre d'affaires de l'ensemble du groupe, de 6% à 3,14 milliards de dollars.

La chute des revenus a en effet été particulièrement forte pour les studios de cinéma Paramount (-20% à 941 millions de dollars).

Viacom a invoqué une comparaison difficile avec la même période de l'an dernier, où il avait continué à bénéficier des recettes du film «Mission impossible: protocole fantôme».

Les prochains trimestres devraient bénéficier de la sortie du film d'action «Pain and Gain», qui a pris la tête du box-office américain dès le week-end dernier, ainsi que de deux autres «blockbusters», un nouvel opus de la saga de science-fiction Star Trek annoncé pour ce mois-ci et «World War Z», un film de zombies avec Brad Pitt, pour juin.

À côté de la publicité, Viacom, comme les autres groupes de médias, retire des revenus croissants des droits de rediffusion pour ses contenus télévisés sur les sites internet de streaming (visionnage sans téléchargement) comme Netflix.

L'action Viacom avait d'ailleurs été sous pression ces derniers jours après l'annonce par Netflix qu'il ne comptait pas renouveler son accord actuel, qui expire fin mai et porte sur un large éventail de ses programmes.

Le site internet préfère miser sur des accords d'exclusivité pour des programmes ciblés, afin de se différencier davantage face à des concurrents de plus en plus actifs, comme son homologue Hulu mais surtout le distributeur en ligne Amazon.

M. Dauman a évoqué mercredi des «discussions constructives avec plusieurs parties, dont Netflix, concernant la distribution numérique de diverses portions de notre riche portefeuille de contenus», et assuré que la diffusion de contenus en ligne restait une «opportunité croissante, et complémentaire de ce que nous faisons».

Viacom lui-même tente d'obtenir une part du gâteau de la diffusion en ligne avec le lancement récent d'une première application mobile, permettant d'accéder à certains contenus de sa chaîne pour enfants Nickolodeon depuis une tablette par exemple, et qui devrait être la première d'une série.

«Les applications sont une pièce essentielle du futur», a jugé M. Dauman.