Un peu plus d'un an après la mise au jour de malversations totalisant 56 millions US, SNC-Lavalin vient de mettre un terme aux activités de la filiale qui était directement impliquée dans ce scandale.

Le président de SNC-Lavalin International, Ronald Denom, part à la retraite cette semaine, après 35 années passées chez le géant de l'ingénierie. Il était président de la filiale depuis 2006. Auparavant, il s'était occupé pendant sept ans du développement des affaires de l'entreprise en Europe et en Asie.

Les «quelques dizaines» d'employés que comptait SNC-Lavalin International ont été mutés dans d'autres services ou au sein du nouveau groupe Activités internationales, a indiqué hier la porte-parole de l'entreprise, Leslie Quinton. Quelques employés administratifs ont été licenciés.

«Il n'y a plus d'employés chez SNC-Lavalin International, a déclaré Mme Quinton. L'entité va demeurer uniquement pour des raisons légales, par exemple pour nous permettre de terminer les contrats en cours.»

La création du groupe Activités internationales s'inscrit dans le cadre d'une réorganisation annoncée en janvier. Le groupe est dirigé par l'ancien vice-président responsable de l'Europe, le Français Christian Jacqui. Celui-ci devait déménager à Londres pour occuper ses nouvelles fonctions, mais il a finalement décidé de rester à Paris. C'est donc dans la Ville lumière que sera établie la nouvelle division.

L'équipe qui épaulera M. Jacqui à Paris sera relativement modeste, a précisé Leslie Quinton. Mais comme aucun employé montréalais de SNC-Lavalin International n'a voulu déménager en France, on recrutera probablement en Europe pour les nouveaux postes.

Le rôle de SNC-Lavalin International était principalement de faire du développement des affaires, a expliqué hier la porte-parole de l'entreprise. Ce travail sera désormais réalisé par le groupe de Christian Jacqui et par les divisions d'exploitation de SNC.

Décentralisation

Une source de La Presse chez SNC-Lavalin a dit regretter que Montréal ne soit plus le centre nerveux des activités internationales de l'une des rares multinationales québécoises. Rappelons en outre que la plus importante unité d'exploitation de l'entreprise, Ressources et environnement, est désormais dirigée par le Britannique Neil Bruce à partir de Londres.

«Nous croyons que Montréal, c'est la meilleure base pour notre siège social, a répliqué Mme Quinton. Mais il est important d'avoir, comme les autres entreprises internationales, des bureaux un peu plus forts dans chacune de nos régions prioritaires au lieu de simples satellites.» La porte-parole a assuré que la décision de mettre en veilleuse SNC-Lavalin International découlait de cette nouvelle orientation mise en place par le nouveau PDG, l'Américain Robert Card, et qu'elle n'avait rien à voir avec les malversations découvertes l'an dernier.

«Il n'y avait pas de logique à avoir un groupe international faisant du développement des affaires à part», a noté Leslie Quinton.

M. Card, qui est entré en fonctions en octobre, doit profiter de l'assemblée annuelle des actionnaires de SNC-Lavalin, demain, pour dévoiler de nouveaux éléments de la stratégie de l'entreprise.