Le gouvernement américain doit donner vendredi un premier aperçu de l'ampleur du rebond de la croissance économique aux États-Unis au premier trimestre après le net ralentissement de la fin 2012.

Le département du Commerce doit publier à 8h30 sa première estimation du produit intérieur brut du pays pour les trois premiers mois de l'année.

Selon la prévision médiane des analystes, le ministère devrait annoncer que le PIB américain a crû de 2,8% en rythme annualisé de janvier à mars, soit sept fois plus qu'au quatrième trimestre, où la croissance était tombée officiellement à 0,4%, après avoir atteint 3,1% pendant l'été.

Jim O'Sullivan, économiste du cabinet HFE, et ses confrères du cabinet IHS Global Insight estiment qu'une partie non négligeable de l'amélioration du PIB devrait être liée à un effet positif des variations des stocks, lesquelles avaient amputé le taux de croissance national d'un point et demi de pourcentage au quatrième trimestre.

Pour cette raison, de même que le ralentissement de l'automne n'était pas aussi fort que pouvait le laisser penser le taux de croissance officiel, l'amélioration de l'hiver ne devrait pas être aussi bonne que l'indiqueront les chiffres publiés vendredi.

M. O'Sullivan estime que la demande finale intérieure ne devrait avoir augmenté que d'un «modeste 2,1%», soit tout juste 0,2 point de plus que d'octobre à décembre.

Cette hausse a «probablement été tirée par la consommation des ménages, en dépit de la hausse des cotisations sociales salariales (entrée en vigueur début janvier, NDLR), et par l'investissement privé dans le logement», mais il semble que l'investissement privé hors logement ait été «faible», ajoute-t-il.

Rebond éphémère

Dans son enquête de conjoncture de printemps publiée lundi, l'Association nationale pour l'économie d'entreprise (NABE) estime que les sociétés privées du pays «ont vu leur activité augmenter au premier trimestre 2013 à son rythme le plus rapide en un an», et que «leurs perspectives de croissance se sont améliorées pour le deuxième trimestre de suite».

Pour Christopher Low, de FTN Financial, et les analystes d'IHS Global Insight, les bénéfices de la hausse de l'activité privée devraient cependant être rognés une fois encore par les effets de la baisse de la dépense publique.

La banque centrale américaine (Fed) a prévenu en mars que la cure de rigueur budgétaire que les États-Unis s'imposent depuis le début de l'année se ferait sentir tôt ou tard sur la croissance économique et le rythme des créations d'emplois.

M. Low estime que le ralentissement est déjà à l'oeuvre et que «l'économie est en train de perdre de la vitesse en dépit du gros effort consenti par la Fed» pour la soutenir.

D'une manière générale, les économistes s'accordent pour dire que le rebond hivernal de l'activité devrait passer avec le printemps. Le cabinet Macoreconomic Advisers prévoit ainsi une chute du taux de croissance à 1,1% pour le deuxième trimestre. Un peu plus optimiste, la banque Barclays table sur 1,5%.