Alors que les ministres des Finances du monde entier se rencontrent à Washington, cette semaine, le Fonds monétaire international (FMI) recommande aux dirigeants canadiens d'éviter de trop pencher du côté de l'austérité tandis que l'économie demeure faible et vulnérable aux soubresauts.

Le FMI a prédit mardi que la croissance de l'économie canadienne ralentirait à 1,5 pour cent cette année, en baisse de 0,3 point par rapport à sa précédente évaluation, avant d'accélérer à 2,4 pour cent en 2014.

L'organisation financière de Washington a également réduit de 0,2 point de pourcentage sa prévision en ce qui a trait à la croissance de l'économie mondiale, à 3,3 pour cent, pour cette année.

À l'occasion d'une conférence téléphonique avec des journalistes, un haut responsable du gouvernement canadien a indiqué que les mesures prises afin de relancer la croissance mondiale figureraient en tête de liste des sujets abordés durant les entretiens du FMI, vendredi et samedi, auxquels prendront part le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, et le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney.

Le responsable, qui a demandé à ne pas être identifié, a ajouté que M. Flaherty s'entretiendrait pour la première fois avec le nouveau secrétaire du Trésor des États-Unis, Jack Lew, et qu'il soulèverait fort probablement la question controversée de la canalisation de pétrole Keystone XL, que le Canada souhaite construire mais qui n'a pas encore été approuvée par Washington.

Un autre sujet de discussion, a-t-il dit, sera la manipulation des devises. Le problème semble cependant moins prononcé qu'en janvier, alors que les ministres des Finances ont consenti à respecter les règles en place, a ajouté le responsable.

Selon le dernier rapport du FMI sur les perspectives de l'économie mondiale, l'économie canadienne fait face à des risques externes et internes, incluant le refroidissement du marché de l'immobilier et un endettement des ménages sans précédent.

«Le principal défi que doivent relever les dirigeants canadiens est de soutenir la croissance à court terme tout en réduisant les vulnérabilités qui sont susceptibles de découler de chocs extérieurs et des déséquilibres internes», a écrit le FMI dans le document.

«Bien qu'il faille assainir les finances publiques pour reconstituer l'espace budgétaire permettant de faire face aux chocs à l'avenir, une marge existe pour permettre aux stabilisateurs automatiques de jouer pleinement leur rôle en cas de nouvel affaiblissement de la croissance», a ajouté l'organisme.

Le FMI a par ailleurs recommandé à la Banque du Canada de ne pas resserrer sa politique monétaire avant que l'économie ne se soit améliorée.

«La politique monétaire est, à juste titre, actuellement accommodante, et il ne faudra pas lui donner un tour plus restrictif tant que la croissance n'aura pas repris de la vigueur», a-t-il écrit.