Google et Bruxelles sont en voie de trouver un accord dans le cadre de l'enquête contre le géant de l'internet pour abus de position dominante, qui passera par une identification des propres services du groupe américain dans les résultats des recherches et une visibilité des moteurs concurrents, affirme samedi le Financial Times.

Dans l'accord avec la Commission européenne, «qui serait contraignant pendant cinq ans», Google promet d'indiquer «clairement» aux utilisateurs lorsqu'il propose ses propres services de recherche, notamment pour les restaurants, les services financiers ou les achats en ligne.

Le groupe signalera aussi systématiquement en les rendant «visibles» les liens vers des moteurs de recherche rivaux, écrit le FT.

«Je ne sais pas si on peut appeler cela une labellisation, mais il faut les distinguer», avait expliqué le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia, dans une interview mardi au New York Times, soulignant que Google n'aurait pas besoin de changer ses algorithmes.

Sollicité par l'AFP, le porte-parole de M. Almunia, Antoine Colombani, a refusé de commenter ces informations samedi.

«Fin janvier, Google a soumis à la Commission des propositions détaillées pour tenter de répondre à ses préoccupations. Au cours des dernières semaines, la Commission a bouclé son évaluation préliminaire indiquant formellement ses préoccupations, et sur cette base, Google a soumis ses engagements formels», a-t-il rappelé.

«Nous préparons maintenant le lancement de tests pour voir quelle sera la réaction des acteurs du marché, y compris les plaignants, sur ces propositions d'engagements», a-t-il expliqué.

Aucune date n'a été fixée pour une décision de la Commission, mais celle-ci a indiqué ces derniers mois qu'elle espérait un règlement du dossier après l'été.

La Commission avait ouvert une enquête contre Google en novembre 2010, à la suite de plusieurs plaintes, dont l'une émanait du portail internet Ciao, racheté par Microsoft en 2008. D'autres plaintes s'y sont ajoutées, dont une de Microsoft en 2011.

Le géant d'internet est soupçonné de mettre en avant dans ses liens ses propres moteurs de recherche verticale, c'est-à-dire spécialisés dans un domaine précis, comme les voyages ou les restaurants, afin de leur assurer un «traitement préférentiel» par rapport aux autres moteurs de recherche spécialisés.

En janvier, les autorités américaines avaient blanchi Google, mettant fin à une enquête similaire ouverte en juin 2011 sans avoir trouvé de preuve d'abus de sa position dominante dans la recherche en ligne.

Une autre enquête de la Commission européenne visant d'éventuelles pratiques anticoncurrentielles de Google est par ailleurs en cours. Elle concerne son système d'exploitation pour téléphones mobiles Android. Une nouvelle plainte a été déposée cette semaine dans cette affaire, notamment par Microsoft et Oracle.