Le rythme des embauches dans le secteur privé a ralenti aux États-Unis en février mais reste soutenu, selon l'enquête mensuelle sur l'emploi publiée mercredi par la société de services informatiques ADP.

Le marché de l'emploi américain semble résister à la rigueur budgétaire aux États-Unis, mais le taux de chômage officiel devrait apparaître encore très élevé vendredi.

Le rythme des embauches dans le secteur privé a ralenti en février, mais reste très soutenu, selon l'enquête mensuelle sur l'emploi publiée mercredi par la société de services informatiques ADP, deux jours avant la publication du rapport officiel sur la situation générale du marché du travail.

Selon la prévision médiane des analystes, le gouvernement devrait annoncer vendredi un maintien du taux de chômage à 7,9% et une hausse des embauches de 5% sur un mois en février, à 165 000 créations de postes nettes.

D'après les chiffres publiés par ADP, les embauches nettes des entreprises privées (198 000 en février) ont baissé de 8% par rapport à janvier.

Malgré cela, le rythme moyen des embauches sur les trois derniers mois (207 000) apparaît bien plus robuste qu'au trimestre précédent (176 000).

«Le marché de l'emploi reste solide sous les forts vents contraires liés à la politique budgétaire. Les entreprises augmentent leur main-d'oeuvre plus rapidement en ce début d'année 2013», estime un des responsables de l'enquête.

En moyenne, la hausse de l'emploi s'observe «dans tous les secteurs d'activité et dans les entreprises de toutes tailles», ajoute-t-il, «les hausses d'impôts et la réduction des dépenses publiques ne semblent pas affecter le marché du travail».

L'embellie pourrait n'être que passagère

Pour Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, «l'économie est clairement en train de passer à la vitesse supérieure comme semble le prouver l'intensification des embauches du secteur privé».

Sa collègue Jennifer Lew, de BMO Marchés des capitaux, estime elle aussi que «les statistiques sur l'emploi continuent d'être très encourageantes».

Si l'économie américaine semble avoir surmonté les hausses d'impôts auxquelles les Américains font face depuis le début du mois de janvier, Sophia Koropeckyj, de Moody's Analytics met néanmoins en garde: dans cette reprise marquée par des à-coups successifs, cette embellie pourrait bien n'être que passagère.

L'effet des restrictions budgétaires qui s'appliquent depuis le 1er mars ne devrait se diffuser que progressivement à l'ensemble du secteur, ce qui «ne devrait pas entamer tout de suite le redressement» de l'emploi, estime-t-elle.

Nombre d'économistes estiment cependant que ce rééquilibrage des finances publiques devrait coûter au bout du compte environ 0,5 point de croissance au pays cette année.

Selon Moody's Analytics, le chiffre officiel des embauches mensuelles devrait passer de 160 000 en moyenne au premier trimestre, à 120 000 d'ici à l'été.

Faute de pouvoir constater la nette amélioration des perspectives de l'emploi qu'ils appellent de leurs voeux, le président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, et son adjointe Janet Yellen, ont déclaré ces derniers jours que la politique monétaire devait continuer de soutenir à plein régime le redressement du marché du travail.