Le produit intérieur brut du Canada a progressé de 1,8% en rythme annuel en 2012, soit moins que prévu par la banque centrale après la croissance de 2,6% affichée en 2011, a annoncé vendredi l'institut Statistique Canada.

D'un trimestre à l'autre, le PIB n'a augmenté que de 0,2% au cours des trois derniers mois de l'année, soit une hausse identique à celle constatée au troisième trimestre.

Exprimée en rythme annuel, la hausse du PIB a atteint 0,6% au quatrième trimestre, alors que les économistes tablaient sur 0,7%.

«À titre de comparaison, le PIB réel américain a augmenté de 0,1%», a précisé Statistique Canada dans un communiqué.

«La bonne nouvelle, c'est que le Canada a enregistré la plus forte croissance du G7 au quatrième trimestre. La mauvaise, c'est qu'à seulement 0,6%, la croissance est demeurée anémique à la fin de 2012», a souligné Douglas Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal.

«C'est la plus faible croissance trimestrielle depuis le deuxième trimestre de 2011 et, sur une période de six mois, la plus faible depuis le troisième trimestre de 2009», a indiqué pour sa part Charles St-Arnaud, économiste en charge du Canada à la banque Nomura à New York.

Cette croissance modeste devrait inciter la banque centrale canadienne à laisser son taux directeur à 1% lors de sa prochaine réunion, mercredi prochain, niveau inchangé depuis septembre 2010.

La Banque du Canada prévoit encore une croissance modeste en 2013, de 2%, en raison principalement de la récession plus longue que prévu en Europe et de l'incertitude budgétaire aux États-Unis.

La banque centrale se montre néanmoins plus optimiste dans ses prévisions que les grandes banques canadiennes ou le Fonds monétaire international, qui table de son côte sur une hausse de 1,8% du PIB canadien cette année.

Douglas Porter, lui, croit plutôt que l'économie canadienne peinera à atteindre 1,5% de croissance en 2013.

Au quatrième trimestre, c'est encore la demande intérieure qui a porté l'économie canadienne, avec une hausse de 0,6%, comparativement à 0,2% au troisième trimestre.

La demande a surtout été stimulée par les dépenses de consommation des ménages, qui ont crû de 0,7%, au même rythme qu'au trimestre d'automne.

Moteur de l'économie canadienne depuis la fin de la récession en mai 2009, l'augmentation des dépenses de consommation a conduit à un endettement record des ménages canadiens, malgré les multiples avertissements lancés par la Banque du Canada.

En rythme annuel, ces dépenses n'ont cependant crû que de 1,9% en 2012, comparativement à 2,4% en 2011.

Les dépenses des administrations publiques ont continué de croître au quatrième trimestre, malgré les réductions budgétaires en cours, tout comme les investissements des entreprises.

Les exportations ont aussi légèrement augmenté (0,3%) au quatrième trimestre, après avoir reculé de 1,9% au troisième trimestre, surtout grâce aux livraisons de produits agricoles et de la pêche, ainsi que d'aliments.

En revanche, les importations étaient en baisse de 0,3% au quatrième trimestre, soit pour la première fois depuis l'automne 2011.