À 3,4 milliards de dollars, l'achat d'Astral par Bell aurait été - ou plutôt, pourrait être puisque la partie se continuera en 2013 - la plus importante transaction de l'histoire des médias du pays.

Contexte

En mars, Bell a gagné les enchères pour mettre la main sur Astral Média. Ensemble, Bell et Astral comprendraient une chaîne de télé généraliste, 43 chaînes de télé spécialisées, 8 chaînes de télé payantes, 116 stations locales de radio et une division d'affichage. Après une vague d'opposition et des audiences publiques mouvementées, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a annulé en novembre la transaction, au motif que Bell-Astral pourrait adopter des «pratiques anticoncurrentielles». Bell et Astral sont revenus à la charge un mois plus tard avec une transaction modifiée, dont les détails ne seront dévoilés qu'en janvier par le CRTC, qui devra donner son aval à la transaction tout comme le Bureau de la concurrence. Bell et Astral se sont donné jusqu'au 31 juillet 2013 pour célébrer leur mariage.

Conséquences

Partisans comme opposants de l'union Bell-Astral s'entendent sur un point: la transaction transformerait le paysage télévisuel canadien. Pour le mieux, puisque Québecor aura enfin un concurrent à sa mesure au Québec, croit Bell. Pour le pire, car ce nouveau géant abusera de sa position dominante lorsque viendra le temps de négocier les redevances de ses chaînes spécialisées et d'acheter des émissions - particulièrement de sport -, disent ses rivaux Cogeco et Québecor. Les organismes de défense des droits des consommateurs s'inquiètent aussi d'une diminution de la concurrence et d'une hausse des tarifs d'abonnement au câble. Qui a raison? Les opposants à la transaction ont remporté la première manche, mais le débat se poursuivra en 2013.

Chiffres clés:

3,4 milliards: Offre d'achat de Bell pour Astral

38%: Prime offerte par Bell aux actionnaires d'Astral en mars dernier

42,7%: Part de marché de Bell-Astral en télé anglophone

33%: Part de marché de Bell-Astral en télé francophone (Québecor est à 30,5%)