Le magasin en ligne Amazon.com est tombé dans le rouge au troisième trimestre avec une perte plus forte qu'attendu, creusée par un bond des dépenses opérationnelles et une lourde dépréciation, et ses prévisions pour la fin de l'année ont déçu.

Au troisième trimestre, Amazon a subi une perte de 274 millions de dollars contre un bénéfice de 63 millions de dollars un an plus tôt.

La perte hors éléments exceptionnels représente 23 cents par action alors que les analystes tablaient en moyenne sur 8 cents seulement. Le groupe a mis en avant l'effet de comparaison défavorable avec «un trimestre très bon» un an plus tôt.

Les comptes ont été précipités en territoire négatif par un bond de 28% sur un an des dépenses opérationnelles (coûts d'expédition, de traitement des commandes, de marketing, administration etc.).

Lors d'une conférence d'analystes, le directeur financier Thomas Szkutak, a justifié ces coûts par la nécessité d'investir pour répondre à la forte croissance du groupe.

«Nous avons beaucoup développé nos capacités» de traitement des commandes avec l'ouverture de nouveaux centres d'expédition, a-t-il souligné.

«Nous sommes toujours en forte croissance avec 30% de progression du chiffre d'affaires, et nous continuons à investir dans ce dont nous avons besoin, nous deviendrons plus efficaces avec ces centres avec le temps», a-t-il précisé.

En outre, le groupe a passé une charge comptable de dépréciation de sa part dans le site de bonnes affaires Living Social, à hauteur de 169 millions de dollars.

Le chiffre d'affaires a également déçu avec une progression de 27% à 13,8 milliards de dollars, alors que les analystes misaient sur 13,9 milliards de dollars en moyenne.

L'action perdait 1,08% à 220,52 dollars vers 22H00 GMT.

Les prévisions de résultat du groupe sont pour le moins floues pour le prochain trimestre, entre une perte de 490 millions de dollars et un bénéfice de 310 millions de dollars, comparé à un bénéfice de 260 millions de dollars au quatrième trimestre 2011.

Les prévisions de ventes pour le quatrième trimestre sont ressorties nettement en deçà des attentes: elles se situent entre 20,25 et 22,75 milliards de dollars alors que les analystes misaient jusque-là en moyenne sur 22,79 milliards de dollars.

«Notre approche est de (...) vendre des appareils près de leur seuil de rentabilité et on peut emmagasiner beaucoup de matériels sophistiqués pour un faible prix» de vente, a commenté Jeff Bezos, PDG et fondateur d'Amazon, cité dans le communiqué.

«Nous aimons l'idée de vendre notre Kindle Fire» à faible marge et ensuite «d'être récompensés en vendant du contenu», a renchéri le directeur financier.

«Notre approche marche, le Kindle Fire HD à 199 dollars est notre article le plus vendu dans le monde», a insisté Jeff Bezos, se gardant toujours de révéler les chiffres de vente de la tablette du groupe.

Le groupe rappelle que sa nouvelle tablette Kindle Fire HD sera disponible à partir du 20 novembre, et sera vendue «30 dollars de moins que l'iPad Mini», la tablette de plus petite taille d'Apple lancée mardi et qui veut empiéter sur la part de marché d'Amazon.

Alors que le numéro un mondial de la distribution, Wal-Mart, a lancé un service en ligne de livraisons à domicile en 24 heures qui pourrait faire concurrence à Amazon, Wal-Mart to Go, M. Szkutak a estimé que livrer en une journée «partout restait un défi en termes de coûts».

Enfin, il a noté que le groupe investissait pour se développer en Chine, en Espagne et en Italie, mais qu'il ne fallait en attendre un retour sur investissement qu'à long terme.