Signe indéniable du ralentissement économique mondial cet été, l'intensité des échanges commerciaux internationaux du Canada et des États-Unis a baissé pour le deuxième mois d'affilée en août.

Au nord du 49e parallèle, la diminution du déficit commercial à 1,3 milliard de dollars par rapport au creux historique de 2,5 milliards, en juillet, ne doit pas faire illusion. Bien que moindre que le précédent, ce cinquième solde négatif d'affilée est le résultat d'une baisse plus grande de la valeur des importations (3,1%) que de celle des exportations (0,1%), a indiqué hier Statistique Canada.

À l'exception des produits pétroliers dont les prix étaient à la hausse, la baisse des importations était généralisée. Qui plus est, le rebond des achats de produits énergétiques faisait suite à trois importants reculs d'affilée.

Le repli de 3,8% des achats canadiens de machines et équipement suppose que les entreprises ont ralenti leurs investissements. C'était pourtant le moteur de la faible croissance depuis le début de l'année.

La baisse des importations est la plus importante en deux ans.

Les exportations

Du côté des exportations, le tableau n'est guère plus reluisant. Bien qu'on enregistre la première hausse des livraisons de produits pétroliers en six mois et des augmentations encourageantes des ventes à l'étranger de produits agricoles et forestiers, le repli des expéditions de biens industriels (de fertilisants et de fer surtout) et de produits de l'automobile témoigne de l'affaiblissement de la demande.

La valeur des exportations est même plus faible qu'il y a un an et en baisse constante depuis février. Elle reflète l'appréciation du dollar canadien qui fait mal aux exportateurs. Hier, il s'est encore apprécié face au billet vert.

Le surplus commercial avec les États-Unis s'est amélioré surtout grâce aux livraisons accrues de produits énergétiques à la baisse des achats de machine et d'équipement. Il est passé de 2,0 à 3,5 milliards.

En revanche, le déficit de nos échanges de biens avec le reste du monde s'est aggravé de juillet à août. Il est même plus élevé qu'il y a un an.

«On ne peut pas considérer le rapport comme encourageant, juge Marc Pinsonneault, économiste principal à la Banque Nationale. En volume, les exportations ont stagné en août et une diminution généralisée des importations ne traduit certes pas une hausse de la demande intérieure.»

À moins d'un revirement imprévu survenu en septembre, le commerce international aura légèrement entravé la croissance du troisième trimestre, qui s'annonce plutôt faiblarde.

Il en va de même au sud du 49e parallèle, où le déficit est passé de 42,5 à 44,2 milliards de juillet à août, selon les données du département du Commerce.

La valeur des exportations était la plus faible depuis février, tout comme celle des importations. La baisse des exportations reflète bien le ralentissement des économies européennes et émergentes et va ralentir l'activité manufacturière américaine, qui a joué un rôle de moteur de la croissance jusqu'ici.

Exprimée en volume, la baisse des exportations atteint 2,9%, comparativement à 0,9% pour celle des importations. Aux États-Unis aussi, le commerce international aura sans doute freiné l'expansion du troisième trimestre.

Des deux côtés de la frontière, on s'attend à ce qu'elle aura oscillé entre 1% et 2%.

Note plus encourageante

Sur une note plus encourageante, le nombre de demandes initiales d'assurance chômage a chuté de 30 000 durant la première semaine d'octobre, ce qui pourrait signifier un rebond de la croissance durant l'automne.