La valeur du dollar canadien demeure en hausse sur les marchés financiers internationaux, tôt vendredi matin, un progrès d'un quart de cent américain s'étant ajouté au gain de presque un cent réalisé en fin de séance des marchés domestiques, jeudi.

Vers 6h30, vendredi matin, le huard valait 103,51 cents US, son niveau le plus élevé en 13 mois.

Le dollar a progressé de près de 2,50 cent US en une semaine face à son vis-à-vis américain.

Selon les analystes financiers, la valeur de la devise canadienne est stimulée par des prix plus élevés du cours du pétrole, le Canada étant un important producteur.

D'autre part, le dollar canadien bénéficie, à leur avis, des efforts consentis par la Réserve fédérale américaine pour stimuler l'économie des États-Unis.

Ces mesures consistent à dégager des fonds, chaque mois, pour maintenir à de bas niveaux les taux d'intérêts pour que le marché américain de l'immobilier se redresse.

Baril de pétrole

Les prix du pétrole confortaient par ailleurs leur hausse vendredi en cours d'échanges européens et dépassaient même les 100$ à New York, toujours dopés par les mesures exceptionnelles dévoilées par la Fed pour soutenir l'économie des États-Unis.

Dans les échanges électroniques au Nymex, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 1,87$, à 100,18$, franchissant la barre symbolique des 100$ pour la première fois depuis début mai.

«Entre l'assouplissement monétaire de la Fed et les risques géopolitiques au Moyen-Orient, les prix du pétrole profitent d'un parfait cocktail de facteurs haussiers, auxquels s'ajoute l'affaiblissement persistant du dollar», résumait Jack Pollard, analyste du courtier Sucden.

Les injections de liquidités de la Fed dans l'économie sont de nature à stimuler la demande de pétrole, mais aussi à diluer la valeur du dollar, qui est tombé de fait vendredi à son plus bas niveau depuis quatre mois face à l'euro.

Or, un dollar affaibli rend plus attrayants les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.

Cependant, le sursaut des cours du baril provoqué par la Fed pourrait s'avérer temporaire, prévenaient les experts du cabinet viennois JBC Energy.

Selon eux, «maintenant que les annonces de la Fed sont passées, la fièvre spéculative (sur le pétrole) va s'atténuer. Et désormais, chaque amélioration de l'emploi américain pourrait tirer les prix vers le bas, car cela signifierait la disparition des rachats» de la banque centrale.

En revanche, «l'escalade des protestations anti-américaines à travers le Moyen-Orient», après notamment l'assassinat de l'ambassadeur des États-Unis en Libye, «pourrait continuer à soutenir le marché», en renforçant les craintes de perturbations de l'offre d'or noir dans la région, ajoutait JBC Energy.

«D'autant plus que, pendant ce temps-là, Téhéran poursuit tranquillement le développement de son programme nucléaire, ce qui accroît les incertitudes et les tensions avec Israël», alors que s'avivent les craintes de frappe israéliennes contre l'Iran, observait Jack Pollard.