Le déficit commercial des États-Unis a atteint en juillet un nouveau record avec la Chine et s'est, plus inhabituellement, considérablement creusé avec l'Union européenne où les produits et services américains semblent avoir été pénalisés par la crise.

Globalement, le déficit commercial s'est stabilisé en juillet, à 42,0 milliards de dollars, marquant une très légère hausse (+0,2%) par rapport au mois précédent où il avait atteint son plus bas niveau depuis décembre 2010, selon les données publiées mardi par le département du Commerce.

Selon leur prévision médiane, les analystes prédisaient un déficit plus important en juillet à 44 milliards de dollars.

Pendant les trois précédents mois, le déficit commercial, qui résulte du solde des échanges du pays avec le reste du monde, n'avait cessé de reculer, cédant notamment plus de 10% en juin.

Les données du mois de juillet, corrigées des variations saisonnières, dessinent un tableau contrasté.

Les exportations américaines de nourriture et de boissons ont atteint un record (12,9 milliards), largement compensé par une hausse des importations automobiles, qui se sont elles aussi établies à un niveau sans précédent (26 milliards).

Globalement, les exportations américaines ont baissé de 1% en juillet par rapport à juin, à 183,3 milliards, à peu près au même rythme que les importations qui ont reculé de 0,8%, à 225,3 milliards.

Dans un communiqué, la secrétaire intérimaire au Commerce, Rebecca Blank, a salué la bonne tenue de cet indicateur «en dépit de conditions économiques mondiales difficiles».

Élément central dans le déficit américain, les importations de brut ont encore chuté en juillet, de 5%, à 23,2 milliards.

Mais c'est géographiquement que les chiffres de juillet apportent le plus d'enseignements.

Comme c'est régulièrement le cas, le déficit avec la Chine a atteint un nouveau record, à 29,3 milliards de dollars, marquant un accroissement de près de 7% par rapport à juin, selon des données non-corrigées des variations saisonnières.

Plus inhabituellement, il s'est brutalement dégradé avec l'Union européenne, suggérant que la crise économique sur le Vieux Continent et le renchérissement du dollar par rapport à l'euro ont commencé à produire leurs effets.

En un mois, le déficit avec l'UE a bondi de 42%, à 11,9 milliards d'euros, soit son plus haut niveau depuis octobre 2007. Dans le détail, il a plus que doublé avec la France (+57%) et progressé de plus de 20% avec l'Allemagne.

«Il y a eu une chute des exportations dans pratiquement tous les pays du continent», souligne l'économiste indépendant Joel Naroff, rappelant que l'Union européenne accueille près de 18% des exportations américaines.

«Avec les problèmes économiques (en Europe, ndlr), l'activité sera restreinte pendant longtemps», a-t-il ajouté.

Selon les données du Ministère, cette aggravation tient surtout à la difficulté croissante pour les entreprises à écouler leurs produits et services en Europe.

En un mois, les exportations américaines ont ainsi reculé de près de 12% et de près de 4% sur un an.

La tendance à l'aggravation du déséquilibre des échanges extérieurs des États-Unis, amorcée avec la reprise économique il y a bientôt trois ans, se poursuit mais à un rythme moins rapide qu'en 2011, où le déficit avait progressé cette année-là de plus de 30%.