Les chefs de la direction de trois grandes entreprises médiatiques canadiennes ont écrit au ministre du Patrimoine, se plaignant de l'implication de deux agences financées par le fédéral dans les consultations sur le projet d'acquisition d'Astral par Bell pour 3,4 milliards.

Les dirigeants de Cogeco Câble, Eastlink et Québecor disent juger inapproprié que Téléfilm Canada et une unité de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en Colombie-Britannique aient soumis des avis favorables à l'entente devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Les trois chefs de la direction disent s'inquiéter de l'indépendance d'autres agences fédérales chargées d'étudier la transaction - soit le CRTC et le Bureau de la concurrence.

Ils font valoir que la GRC et Téléfilm sont financés par l'argent des contribuables et demandent au ministre du Patrimoine, James Moore, de retirer les lettres ou mémoires de ces deux agences.

Ces trois dirigeants ont aussi réclamé une enquête du commissaire au lobbyisme.

L'unité de la GRC à Terrace, en Colombie-Britannique, dit dépendre de la station locale d'Astral pour informer le public sur des enjeux de sécurité d'importance.

Cogeco, Eastlink et Québecor, importants concurrents de Bell et d'Astral Media [[|ticker sym='T.ACM.A'|]], ont lancé une campagne à grande échelle la semaine dernière en opposition à la transaction, qui créerait selon eux une «méga-entreprise» qui nuirait à la concurrence de par sa taille exagérée.

Mercredi, Bell s'est engagé à investir 80 millions pour développer une nouvelle programmation de langue française, dans le cadre de son acquisition proposée d'Astral Media. L'entreprise a fait valoir que le développement et la programmation de contenu de langue française par Bell seront entièrement dirigés par l'équipe Astral établie à Montréal.

Telus a aussi cette semaine formellement pris position contre l'achat d'Astral par Bell.