La publication des indices PMI un peu partout dans le monde en ce premier jour d'août pointe vers une détérioration de l'économie mondiale.

L'activité des industries manufacturières aux États-Unis a continué à se contracter en juillet pour un deuxième mois consécutif, selon l'indice des directeurs des achats de ce secteur publié mercredi par l'association professionnelle ISM.

L'ISM manufacturier a très légèrement progressé de 0,1 point par rapport à juin pour s'établir à 49,8%, soit sous la barre de 50% qui marque la limite entre contraction et expansion de l'activité.

Les analystes tablaient sur une progression de l'activité, puisque leur prévision médiane donnait l'indice à 50,1%.

Europe

L'activité du secteur manufacturier s'est contractée plus fortement que prévu en juillet dans la zone euro, à son plus bas niveau en trois ans, ce qui laisse penser que la récession va s'accentuer au troisième trimestre dans ce secteur, selon la société Markit.

«La chute du prix du pétrole, la faiblesse de l'euro et les réactions initialement positives après le sommet européen de fin juin n'ont pas empêché une nouvelle dégradation du climat des affaires», souligne Peter Vanden Houte, analyste pour la banque néerlandaise ING.

Le PMI manufacturier s'est établi à 44 points, contre 45,1 le mois précédent, selon une deuxième estimation publiée par le cabinet Markit, qui a revu légèrement à la baisse sa précédente estimation (44,1).

Ce niveau est très inférieur aux attentes des analystes interrogés par DowJones Newswires, qui tablaient sur un indice à 45,1 points.

Lorsque l'indice PMI dépasse 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se contracte s'il est inférieur à ce seuil.

«Le secteur manufacturier devrait fortement freiner la croissance économique au cours du troisième trimestre 2012, alors même que la zone euro se dirige à un rythme croissant vers une nouvelle phase de récession», estime Chris Williamson, chef économiste chez Markit.

En outre, les nouvelles commandes ont reculé pour le 14e mois d'affilée, «incitant les fabricants de la zone euro à réduire leurs stocks et leurs effectifs et témoignant du pessimisme des entreprises quant à l'évolution de la conjoncture économique», indique Markit.

La situation se dégrade dans quasiment tous les pays de la zone euro couverts par l'enquête. La contraction atteint son plus haut niveau depuis plus de trois ans en Allemagne (43 points) et en France (43,4 points), tandis que la conjoncture en Espagne (42,3 points) et en Grèce (41,9 points) reste encore plus défavorable que dans les autres pays de la zone euro.

Seule exception l'Irlande, qui affiche un PMI à 53,9 points, à un plus haut depuis 15 mois, stimulée par une augmentation des ventes à l'export.

«Les bonnes performances de l'Irlande semblent démentir le caractère inéluctable de l'aggravation prochaine de la crise et suggèrent que d'autres pays de la zone euro pourraient y échapper s'ils améliorent leur compétitivité», avance l'économiste de Markit.

Mais «du fait de la faiblesse actuelle de la croissance économique mondiale, les entreprises manufacturières restent confrontées à une conjoncture très défavorable tant sur les marchés à l'export que sur les marchés intérieurs», souligne-t-il, pessimiste.