Le magnat de la presse Rupert Murdoch a démissionné de ses fonctions de directeur de plusieurs sociétés contrôlant ses quotidiens britanniques et de conseils d'administration de plusieurs filiales américaines de son groupe, a annoncé samedi une porte-parole de son groupe.

«La semaine dernière, M. Murdoch a démissionné de plusieurs conseils d'administration (...) au Royaume-Uni et aux États-Unis», a déclaré cette porte-parole, qualifiant ces démissions «d'opération de nettoyage avant la scission du groupe», déjà annoncée, pour séparer les activités médias et édition de livres de celles dans le secteur du cinéma et de la télévision.

Le patron de News Corp a démissionné de News Corp Investments, News International Group Limited et de la holding du Times. Il a également quitté les conseils d'administration de filiales aux États-Unis, en Australie et en Inde.

Ces démissions s'inscrivent dans le cadre de la restructuration du groupe annoncée le mois dernier par M. Murdoch, avec la création d'une entité cinéma et télévision sous la houlette de Fox et une autre regroupant les activités presse et édition avec de nombreux titres internationaux.

Plus tôt samedi, le site internet du quotidien britannique The Telegraph avait annoncé que M. Murdoch avait démissionné la semaine dernière des conseils d'administration du News International Group, de Times Newspaper Holdings et du News Corp Investments.

Les personnels du Sun, du Times et du Sunday Times ont reçu samedi une note annonçant la démission de leur patron, selon plusieurs autres médias britanniques.

La note souligne que M. Murdoch reste «pleinement engagé» comme président du groupe News International, selon le site internet du Guardian, un autre quotidien concurrent des titres du groupe.

Le 28 juin, News Corp avait confirmé qu'il allait se scinder en deux, avec d'un côté la presse et l'édition, de l'autre l'audiovisuel, se disant sous-évalué en Bourse et niant tout lien avec le scandale des écoutes qui plombe le groupe depuis un an.

Pendant l'été 2011, les révélations selon lesquelles le tabloïde britannique News of the World avait écouté illégalement les conversations de dizaines de personnes pour avoir des scoops, avaient entraîné la fermeture de cet ex-fleuron de l'empire Murdoch.

Ce scandale a sali la réputation du groupe et mis en péril le projet d'acquisition de la totalité de la chaîne câblée britannique BSkyB, dont News Corp détient actuellement 39%.

M. Murdoch a souligné que son groupe était devenu «de plus en plus complexe» et qu'il serait «plus facile» à gérer une fois scindé, lui permettant notamment de faire des acquisitions.

Le magnat américano-australien compte présider les conseils d'administration des deux sociétés envisagées.

Il sera PDG de la nouvelle société recentrée sur le cinéma et la télévision et sera assisté de son fidèle lieutenant Chase Carey, qui occupera la fonction de directeur d'exploitation.

De loin la plus importante des deux, cette société devrait générer des ventes de l'ordre de 23,5 milliards de dollars. Elle comprendra le réseau Fox, les studios 20th Century Fox et des réseaux câblés (Sky Italia, BSkyB).

L'activité presse, avec un chiffre d'affaires de 8,8 milliards de dollars, coiffera une pléiade de journaux internationaux, dont le Wall Street Journal et le Times de Londres, l'agence de presse financière Dow Jones et la maison d'édition Harper Collins.