Accès plus rapide aux médicaments pour les malades. Meilleure utilisation des médicaments. Meilleures prévisions de l'impact financier qu'entraîne l'inscription d'un nouveau médicament sur les listes du gouvernement.

Les ententes de partage de risques, si elles sont bien négociées et bien utilisées, peuvent procurer plusieurs avantages au gouvernement et aux contribuables. Mais elles comportent aussi des risques importants.

«Marché de prix artificiels»

L'un des principaux est le manque de transparence de ces contrats signés entre les gouvernements et les multinationales pharmaceutiques et dont les termes sont souvent confidentiels. Mélanie Bourassa Forcier, qui a longuement étudié la question, dénonce par exemple le fait que les ristournes accordées aux gouvernements créent un «marché de prix artificiels». Dans ce cas, les rabais confidentiels accordés aux gouvernements font en sorte que les prix affichés, qui servent notamment à fixer le prix des médicaments génériques, ne sont pas les prix réels.

«Mon opinion personnelle, c'est que ce n'est pas une bonne idée d'aller vers des ententes avec ristournes», dit Mme Bourassa Forcier, qui préfère d'autres types d'ententes comme celles qui obligent les sociétés à verser les rabais consentis au gouvernement dans des fonds destinés à la recherche.

Les assureurs privés, qui risquent de ne pas bénéficier des mêmes avantages que ceux négociés confidentiellement par les gouvernements, ont aussi certaines inquiétudes.

«Ça risque de poser des problèmes si un rabais est donné à une partie de ceux qui paient la facture, alors que l'autre partie n'en bénéficie pas, dit Yves Millette, vice-président principal aux affaires québécoises de l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes. Nous, notre objectif, c'est que le prix au comptoir pour nos assurés soit le même que pour les assurés du régime public. Par quel mécanisme on peut s'en assurer, ça, ça reste à être déterminé.»