Rogers Communications (T.RCI.B) a annoncé mardi l'abolition de 375 postes, dans un contexte de profits plus modeste et de concurrence plus féroce.

La cure de minceur de l'effectif de Rogers s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de réduction de coûts annoncée plus tôt cette année et elle touchera des employés dans les divisions des affaires, du sans-fil, du câble et de l'Internet. Ces nouvelles mises à pied viennent s'ajouter aux 300 précédemment annoncées en mars.

Plusieurs postes différents seront touchés par les mises à pied, y compris certains postes de direction et de vente, a indiqué mardi une porte-parole de Rogers, Patricia Trott.

«Nous surveillons les coûts là où il est logique de le faire, mais nous continuons à investir pour faire progresser les affaires et, de toute évidence, nous voulons aussi nous concentrer sur les hausse des revenus et les nouvelles sources de revenus», a indiqué Mme Trott.

Rogers espère notamment faire grimper les revenus de son initiative bancaire mobile, qui connecte à son réseau sans fil des appareils comme des parcomètres, des électroménagers et d'autres machines, ainsi que ceux d'autres services d'affaires.

«Encore une fois, il s'agit d'une journée difficile pour tout le monde, mais nous sommes vraiment tournés vers l'avenir et les sources alternatives de revenus, et sur la croissance de l'entreprise», a poursuivi Mme Trott.

La porte-parole n'a pas voulu parler des pressions subies par la concurrence.

La division sans fil de la société torontoise - qui compte sur le plus grand groupe d'abonnés au Canada, soit environ 9,3 millions - doit composer avec la concurrence des grands fournisseurs comme Bell (TSX:BCE) et Telus (TSX:T), mais aussi celle des nouveaux joueurs de plus petite taille, comme Wind Mobile.

Rogers, Bell et Telus se disputent les lucratifs contrats des téléphones intelligents sur des réseaux plus rapides, de prochaine génération. Rogers disposait d'un avantage concurrentiel avec un meilleur réseau jusqu'à il y a trois ans, mais Bell et Telus ont depuis mis à niveau leur propre réseau, ce qui leur permet dorénavant d'offrir les mêmes téléphones que Rogers.

Les mises à pied du mois de mars touchaient surtout des postes de gestion et de direction. À la fin 2011, Rogers comptait près de 29 000 employés.

Selon l'analyste Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, les plus récentes coupes traduisent la forte concurrence et témoignent de l'importance qu'accorde l'équipe de direction aux marges de profits.

En avril, le chef de la direction de Rogers, Nadir Mohamed, avait indiqué aux actionnaires que la société réduirait ses coûts afin de mieux composer avec la concurrence, qui a ralenti la croissance des revenus.

Au premier trimestre, Rogers a affiché un bénéfice de 305 millions $, soit 57 cents par action, à partir d'un chiffre d'affaires de 2,95 milliards $.

En comparaison, la société avait engrangé un bénéfice de 335 millions $, ou 60 cents par action, un an plus tôt, à l'aide de revenus de 2,99 milliards $.

L'action de Rogers a pris mardi 33 cents à 36,84 $ à la Bourse de Toronto.