Près d'un quart de million de dollars en prix seront décernés ce soir à des entreprises en démarrage et à des projets étudiants au terme du 14e Concours québécois en entrepreneuriat. «Depuis le début du concours, on a eu 12 000 candidatures, mentionne Natacha Jean, PDG du Concours. Cette année encore, les projets sont très variés. Ça va du développement de produits bios à des plaquettes de frein dans l'industrie éolienne en passant par une école de cirque pour les personnes à faible autonomie.»

Mais à la veille du gala, à Québec, l'organisation était déjà en mode... 15e anniversaire. «Nous voulons pousser davantage le module scolaire pour motiver l'entrepreneuriat chez les jeunes, développer chez eux le goût de persévérer, le goût du risque calculé», explique Natacha Jean.

55 000 élèves et étudiants

Cette année, 55 000 élèves et étudiants ont participé au Concours. «On a beaucoup de gens sur le terrain, dit Natacha Jean. L'énergie investie commence à porter ses fruits. Environ 70% de la clientèle est scolaire, du primaire à l'université. Mais il y a quelques années, il y avait 75 000 jeunes d'inscrits. Le nombre a baissé, car on a resserré les critères notamment pour que les projets soient significatifs. Il y a aussi eu beaucoup de changements dus à la réforme scolaire.»

Parallèlement, la direction du Concours se réjouit du taux de participation de l'autre volet: création d'entreprise. «Dans un milieu semé d'embûches, ce concours donne de la motivation, estime Natacha Jean. On dit souvent que les cinq premières années sont cruciales quand on démarre une entreprise. Mais les premiers mois, ça passe ou ça casse.»

«Participer à un tel concours permet d'avoir de la crédibilité, de la notoriété et facilite la recherche de financement par la suite», ajoute Mélissa Harvey, cofondatrice et présidente de Zorah Biocosmétiques, lauréate en 2007.

L'entreprise de 16 employés a remporté 13 000$ en prix à l'époque, à l'échelle locale, régionale et provinciale. «Grâce à cette somme, on a pu acheter des présentoirs planchers», dit Mélissa Harvey.

«Nous avons pu payer des salaires et acheter de l'équipement», dit aussi Emric Epstein, cofondateur de VYV, participant de 2005.

Zorah Biocosmétiques et VYV ont un chiffre d'affaires de plus d'un million de dollars. «Celui-ci est en croissance chaque année et, maintenant, de façon exponentielle depuis que nous exportons en Turquie, au Liban, à Dubaï et en Suisse, dit Mélissa Harvey. Là, nous sommes en négociations pour l'Angleterre et les États-Unis.»

Le logiciel Photon, développé par YVY, a permis à l'entreprise de travailler avec le Cirque du Soleil, Franco Dragone Entertainement, Justin Timberlake, Britney Spears et le Quartier des Spectacles. «Photon contrôle la vidéo dans un spectacle, résume Emric Epstein. Il permet ainsi de libérer la pensée du créateur.»

Développer l'esprit d'entrepreneuriat favorise, en outre, la création d'emploi. «Cette année, 2500 emplois ont été créés par des entreprises de moins d'un an de vie», constate Natacha Jean.

Un record, cette année: 48,5% de la participation était féminine dans le volet création d'entreprise. «Elle est principalement liée à la catégorie Commerce et services, note Natacha Jean. Les femmes ne sont pas encore présentes dans la catégorie Innovation et technologies.»