Affirmer que les débuts en Bourse de Facebook ont été ardus équivaut à dire que Facebook est un site Internet dont on a peut-être entendu parler. D'un côté comme de l'autre, il s'agit d'un important euphémisme.

La réponse des petits investisseurs en a à la fois été une de frustration, de confusion et d'amertume. Déjà déçus, certains se débarrassent de leurs actions et acceptent les pertes. D'autres, bien qu'échaudés, tentent de tenir le coup et espèrent que le prix de l'action finira par remonter. Certains s'en prennent à eux-mêmes pour avoir cédé à la tentation d'une entreprise dont la valeur financière ne valait sans doute pas le prix de lancement des actions lors du premier appel à l'épargne. Plusieurs accusent cependant Facebook et les banques qui soutiennent l'entreprise d'avoir établi un prix de départ trop élevé et d'avoir tenté de vendre trop d'actions.

D'autres en veulent plutôt au marché boursier technologique Nasdaq d'avoir cafouillé avec les ordres d'achat et de vente lors de la journée d'ouverture, ou sont frustrés envers les courtiers qui les ont poussés à acheter.

Un autre groupe, finalement, sont en colères en vertu de rapports voulant que la banque Morgan Stanley, qui a guidé le réseau social dans ses débuts en Bourse, ait annoncé à seulement quelques clients qu'un rapport d'un analyste comportait des perspectives négatives concernant Facebook avant son entrée en Bourse, le 18 mai.

En tant que principal preneur ferme pour l'appel public à l'épargne, Morgan Stanley devait établir le prix des actions à la valeur la plus élevée à laquelle la firme s'attendait trouver un acheteur sur le marché. Les investisseurs s'attendaient également à ce que le prix initial soit suffisamment bas pour que son cours puisse croître lors de la première journée d'échanges, lorsque l'intérêt est souvent très important.

Les compagnies américaines qui sont entrées en Bourse cette année ont présenté un rendement moyen de 16 pour cent lors de leur première journée, selon Renaissance Capital. Et depuis qu'elles sont devenues publiques, le cours de leurs actions a crû de 13 pour cent en moyenne

Morgan Stanley dispute les allégations de mauvaise gestion. «Nous avons clairement fait passer les intérêts de nos clients en premier en corrigeant le prix de certains échanges qui ont été affectés par des erreurs hors de notre contrôle», a déclaré l'entreprise par voie de communiqué.

La firme d'investissement est d'ailleurs poursuivie en vertu d'accusations selon lesquelles elle a partagé des rapports contenant des perspectives négatives sur l'entreprise avec des clients privilégiés. Des organismes de réglementation ont également ouvert des enquêtes.