La direction de Commission de la construction du Québec (CCQ) propose à ses employés une augmentation de salaire de 5% sur cinq ans. L'offre, qualifiée de «globale et finale» par la direction, a été déposée jeudi au Syndicat des employés professionnels et de bureau (SEPB).

Le syndicat présentera la proposition mardi aux 600 employés de bureau de la CCQ, ceux qui n'ont pas de pouvoir d'enquête. L'enjeu principal de la négociation est le régime de retraite, fortement déficitaire.

Le directeur principal du SEPB, Serge Cadieux, proposera de rejeter l'offre.

Sauver le régime de retraite

L'organisme dirigé par Diane Lemieux estime que le déficit de solvabilité du régime de retraite au 31 décembre 2011 s'élevait à 140 millions. Le taux de solvabilité serait de seulement 62%. La CCQ cherche à réduire la masse salariale de 4 millions (10%) pour financer ce déficit.

«Ce que les employés n'auront pas en hausse de salaire servira à sauver le régime de retraite», dit le porte-parole de la CCQ, Louis-Pascal Cyr.

L'offre permettrait de conserver un régime à prestations déterminées (PD), préférable à un régime à cotisations déterminées (CD). La CCQ est financée par les employeurs et les travailleurs de l'industrie de la construction. Ces derniers ont perdu leur régime PD en 2005 pour passer à un régime CD.

Négos difficiles

L'offre propose une augmentation forfaitaire des salaires pour 2010 (0,5%) et 2011 (0,75%) et une hausse récurrente pour 2012 (1%), 2013 (1,25%) et 2014 (1,5%). L'augmentation récurrente sur les trois dernières années pourrait passer d'un minimum de 3,75% à un maximum de 6% selon la croissance économique.

En comparaison, les employés du secteur public du Québec ont obtenu une hausse de 7% sur cinq ans, qui pourrait être majorée à 11% selon l'économie.

Depuis le 11 mai, les deux parties ont eu 12 séances de conciliation, mais les négociations avancent à pas de tortue. Il y a deux semaines, 96% des employés présents à l'assemblée syndicale ont voté en faveur de la grève.