Le sport n'a jamais été aussi rentable au petit écran.

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En 2011, RDS est redevenu la chaîne de télé spécialisée francophone la plus rentable au pays. Ses bénéfices avant intérêts et impôts ont explosé de 17,8 millions à 29,5 millions, soit une hausse de 67% en un an. Sa plus proche rivale, Canal D, a généré des profits de 19,2 millions en 2011 (voir le tableau).

Scénario identique dans la langue de Shakespeare alors que TSN, une autre chaîne de Bell Média, remporte la palme de la rentabilité (82,2 millions) loin devant ses concurrentes TELETOON (41,7 millions) et Showcase (38,4 millions), selon les données publiées hier par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) pour l'année financière se terminant le 31 août 2011.

«Le sport en direct est clairement un produit en forte demande actuellement, mais il n'y a pas de concours de rentabilité entre les chaînes, dit Gerry Frappier, président de RDS. C'est normal que nos revenus et nos profits soient plus élevés car nous avons environ 20% des cotes d'écoutes des télés spécialisées francophones. Nous comparons plutôt notre marge de rentabilité à celle de l'industrie.» À ce chapitre, la marge de profit de RDS (22,7%) est au deuxième rang des moins élevées des 10 chaînes spécialisées francophones les plus rentables, derrière RDI (12,8%). Séries" mène le bal avec une marge de profit de 54,7%.

RDS a été la chaîne spécialisée francophone la plus lucrative à 13 reprises au cours des 16 dernières années. La chaîne sportive a cédé son premier rang à Canal Vie en 2009 et Canal D en 2010. Au 31 août dernier, RDS avait 3,45 millions d'abonnés, une hausse de 7,3%. Les abonnés à RDS paient en moyenne une redevance de 1$ par mois, comparativement à 0,55$ pour les abonnées de Canal D. «Le changement de contexte réglementaire (le monopole de RDS a été aboli en 2011) nous a permis de renégocier nos redevances avec certains de nos distributeurs, dit Gerry Frappier. Nous avons aussi beaucoup investi depuis deux ans dans des émissions comme Hockey 360, L'Antichambre et le 5 à 7, et les revenus ont suivi.»

Entre deux JO

Ce n'est pas une coïncidence si les profits de RDS ont bondi entre deux années olympiques, les Jeux coûtant cher à produire et les bénéfices étant davantage à long terme sur le plan des redevances. En 2012, RDS aura fort à faire pour maintenir sa rentabilité. En plus des Jeux de Londres cet été, RDS devra composer avec la mauvaise saison du Canadien de Montréal, qui a terminé dernier de sa conférence et a raté les séries éliminatoires.

Déjà propriétaire de RDS, Bell doit conclure l'achat d'Astral au cours des prochains mois. Le tandem Bell/Astral détiendrait alors huit des dix chaînes spécialisées francophones les plus lucratives au pays.

Du côté anglophone, les profits de TSN, une autre chaîne de Bell, ont augmenté de 53,0 à 82,2 millions en 2011, tandis que ceux de sa rivale Sportsnet de Rogers ont diminué 46,8 à 31,3 millions.

Ensemble, les trois chaînes spécialisées les plus rentables au pays (TSN, TELETOON et Showcase) ont fait plus d'argent (162,5 millions) que toutes les chaînes généralistes privées (160,6 millions) l'an dernier.