Standard & Poor's a abaissé de deux crans la cote de crédit de l'éditeur d'annuaires téléphoniques Yellow Média (T.YLO) pour la porter à «CCC».

Dans un communiqué publié jeudi après-midi, l'agence de notation a expliqué que la probabilité d'une restructuration de la dette de Yellow avait augmenté dernièrement. Un tel scénario se traduirait vraisemblablement par des pertes pour les détenteurs de titres de dette de l'entreprise montréalaise.

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S&P a en outre fait passer de «C» à «D» la cote des actions privilégiées de Yellow du fait que l'entreprise a cessé de verser des dividendes sur ces titres. En somme, il s'agit d'un défaut de paiement.

Pour justifier ces décotes, l'institution new-yorkaise a souligné que les revenus de Yellow ont chuté de 17,3% au premier trimestre, lequel a pris fin le 31 mars. Pendant la même période, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a plongé de 23,2%.

L'agence a aussi noté qu'à 7,8%, la croissance organique des revenus provenant des activités numériques a été inférieure aux attentes au premier trimestre, de sorte que Yellow a beaucoup de mal à contrer la forte érosion des ventes publicitaires dans les annuaires papier.

Aux yeux de S&P, la structure du capital de Yellow est «insoutenable» compte tenu de la baisse importante des revenus et des flux de trésorerie de l'entreprise.

Lors de la téléconférence tenue plus tôt cette semaine avec les analystes financiers, la direction de Yellow a indiqué que des détenteurs d'obligations lui ont présenté un plan de restructuration de la dette de l'entreprise, lequel est actuellement à l'étude.

Plusieurs titres de dette de Yellow viennent à échéance en 2013. Selon S&P, Yellow ne pourra pas refinancer ses emprunts facilement.

En début d'après-midi, vendredi, l'action de Yellow Média s'échangeait à cinq cents, un cours inchangé par rapport à celui de la veille, à la Bourse de Toronto. Depuis le début de l'année, le titre, déjà fortement déprécié, a perdu 73% de sa valeur.