Lui-même apôtre de la convergence, Pierre Karl Péladeau s'inquiète des conséquences d'une alliance Bell-Astral au Québec.

«On doit s'inquiéter parce que Bell va contrôler 51 chaînes spécialisées. Il n'y a aucun autre endroit en Occident où un distributeur possède autant de chaînes spécialisées. Les autorités administratives, politiques et de défense des consommateurs doivent s'inquiéter des pratiques d'affaires de Bell», a dit Pierre Karl Péladeau, citant un litige entre Bell et de petits distributeurs de services télé actuellement devant le CRTC. Le président et chef de la direction de Québecor [[|ticker sym='T.QBR.B'|]] n'a pas indiqué si son entreprise s'opposerait à l'achat d'Astral par Bell devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), qui doit se pencher sur la transaction au cours des prochains mois.

Concurrence féroce

Astral ou non, la concurrence est féroce au Québec entre Québecor et Bell. Pierre Karl Péladeau n'est toutefois pas impressionné par le nouveau service télé Fibe de Bell ni par les offres alléchantes de son concurrent dans le sans-fil. «Ils font beaucoup de bruit, mais ils ont très peu de résultats à la fin de la journée. Les résultats du dernier trimestre n'ont pas été très bons chez Bell. En téléphonie sans fil, ils ont perdu 21 000 abonnés», a-t-il dit hier après l'assemblée annuelle de Québecor, dont le nom a été officiellement francisé.

Au contraire de Bell, Vidéotron, la vache à lait qui a généré 1,1 milliard de dollars du bénéfice d'exploitation de 1,3 milliard de Québecor en 2011, n'a pas accès au iPhone. Le téléphone intelligent d'Apple n'est pas disponible sur la bande de fréquence AWS utilisée par Vidéotron depuis le lancement de son service sans fil à l'automne 2010.

«Nous sommes très satisfaits de nos téléphones, dit Pierre Karl Péladeau. Si nous avions l'iPhone, c'est indéniable que nous aurions plus de clients. Mais à quel coût? Les opérateurs américains sont tannés de subventionner un appareil à 500$-600$. En retour, ils ont un contrat de trois ans, mais Apple n'attend pas trois ans avant de lancer un nouvel iPhone. Il y a une économique derrière la proposition iPhone qui ne semble pas favoriser les opérateurs.»

Québecor a «essayé de tenter de joindre quelqu'un chez Apple» pour les convaincre de rendre l'iPhone compatible avec son réseau. «C'est comme dans les hôpitaux, tu fais la ligne d'attente et tu espères que quelqu'un va répondre, dit M. Péladeau. C'est certain que quand tu as 100 milliards en encaisse (comme Apple), tu peux prendre un peu temps pour retourner l'appel...»

Hausse du bénéfice

Au premier trimestre de 2012, Québecor a généré un bénéfice d'exploitation de 332,2 millions de dollars, en hausse de 27,9 millions (+9,5%) par rapport à l'an dernier, sur des revenus de 1,06 milliard, en hausse de 7,4% sur la même période. Vidéotron a haussé ses profits de 48,5 millions (+19,1%), tandis que les médias d'information ont vu leurs profits diminuer de 41% pour atteindre 16,6 millions. Au petit écran, Québecor a perdu 5,8 millions au dernier trimestre, comparativement à des profits de 4,6 millions l'an dernier. Ces pertes sont notamment attribuables aux nouvelles chaînes spécialisées TVA Sports et Sun News.

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Péladeau croit toujours en la LNH à Québec



L'entente de principe sur la vente des Coyotes de Phoenix au groupe de Greg Jamison ne décourage pas Pierre Karl Péladeau dans ses projets d'amener une équipe de la LNH. «Il est clair que nous poursuivons notre travail pour tenter de convaincre la LNH de l'importance et de la profondeur de la candidature de Québecor Média et de la Ville de Québec», a-t-il dit hier en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires de son entreprise. M. Péladeau n'a pas voulu commenter le dossier des Coyotes - pressentis pour déménager à Québec depuis leur rachat par la LNH en 2009 -, sauf pour dire qu'il a regardé certains de leurs matchs éliminatoires à la télé...