Après avoir lancé le médicament phare de son entreprise sur le marché américain en 2011, le président et chef de la direction de Theratechnologies, John-Michael Huss, presse aujourd'hui son partenaire commercial EMD Serono d'accélérer les ventes de son produit sur le territoire américain.

Les ventes du médicament, appelé Egrifta, augmentent toujours aux États-Unis, si on se fie aux redevances perçues par Theratech, mais pas suffisamment aux yeux du président de la biotech montréalaise. Après avoir obtenu de EMD Serono des redevances de 671 000$ au quatrième trimestre de 2011, Theratech a reçu 860 000$ au premier trimestre de 2012. Une hausse de 28%.

«On voit aujourd'hui que, même s'il y a de la croissance, la croissance de trimestre en trimestre est en train de s'atténuer, a indiqué John-Michael Huss en entrevue téléphonique à La Presse Affaires. On s'attend à ce qu'ils [NDLR: EMD Serono] en fassent un peu plus.»

Selon lui, EMD Serono reconnaît le problème, et compte sur deux stratégies de marketing pour augmenter les ventes du médicament. En plus d'approcher les médecins, l'entreprise américaine, qui détient les droits exclusifs de commercialisation d'Egrifta aux États-Unis, a lancé au cours du dernier trimestre une campagne de marketing à l'attention des patients dans plusieurs grandes villes américaines comme San Francisco, New York et Chicago.

«Je pense qu'ils font les bonnes choses. Maintenant, il faudra voir si les résultats seront ceux qu'on escompte», a indiqué John-Michael Huss.

Theratechnologies a dévoilé hier ses résultats financiers pour le premier trimestre de 2012. Au cours de cette période, la société a engrangé des revenus consolidés de 3,19 millions de dollars, un montant inférieur à celui anticipé par les analystes qui tablaient en moyenne sur des revenus de 3,6 millions.

La biotech demeure toutefois toujours déficitaire et a enregistré au trimestre se terminant le 29 février dernier une perte nette de 7,484 millions, ou 12 cents par action, en hausse de 26% par rapport au trimestre correspondant de 2011.

L'entreprise attribue essentiellement cette hausse à des coûts de restructuration d'environ 6 millions de dollars engendrés par la fin d'une étude clinique en lien à Egrifta. Cette décision, prise le 7 décembre dernier, avait entraîné le licenciement de 34 employés.

Au total, une soixantaine de postes ont été éliminés chez Theratech au cours de l'année 2011. La situation a créé un vide au sein du bâtiment de l'arrondissement de Saint-Laurent qui n'est maintenant occupé qu'à moitié par la société.

Selon John-Michael Huss, l'entreprise espère maintenant sous-louer une partie de ses laboratoires et bureaux pour réduire le coût de ces locaux sur ses états financiers. D'ailleurs, des 6 millions consacrés aux coûts de restructuration, 4,1 millions auront été alloués à une provision pour locaux inoccupés.

«La restructuration se passe très bien et les coûts sont largement ceux que l'on avait anticipés», s'est félicité John-Michael Huss. Si tout va comme prévu, il prévoit que son entreprise comptera sur plus de 20 millions de dollars en liquidités au début de 2013. En date du 29 février 2012, elle comptait sur 28,9 millions.

Le titre de Theratechnologie a perdu 11 cents hier à la Bourse de Toronto pour finir la journée à 2,01$.