Le déficit commercial des États-Unis a chuté en février, sous l'effet d'une baisse inattendue des importations, selon des chiffres publiés jeudi par le département du Commerce.

En données des variations saisonnières, le déficit est tombé à 46,0 milliards de dollars, contre 52,5 milliards (chiffre révisé) le mois précédent, soit très en dessous des attentes des analystes, qui tablaient sur 53 milliards.

Le déficit de janvier avait été le plus élevé depuis octobre 2008.

En février, les importations ont reculé de 5,2%, la plus forte baisse depuis trois ans.

Cela a concerné non seulement les matières premières industrielles (-2,3%) dont en particulier le pétrole brut (-17% en volume), mais aussi toutes les autres catégories de biens: biens de consommation (-6,3%), alimentation (-6,3%), automobiles et pièces détachées (-4,2%), et biens d'équipement (-1,0%).

Les importations des mois précédents avaient surpris par leur vigueur, sur fond de ralentissement de la croissance économique mondiale.

Par ailleurs, le mois de février est toujours difficile pour la correction des variations saisonnières, du fait du Nouvel An chinois, qui obéit au calendrier lunaire et se manifeste par une baisse de l'activité en Chine. Or cette année, le Nouvel An chinois est tombé fin janvier et le ralentissement en février des exportations de la Chine, premier pays de provenance des importations américaines, a été plus marqué que les autres années. Si l'on exclut la Chine, les importations ont en fait peu reculé.

Les exportations des États-Unis ont à l'inverse augmenté, de 0,1%. Les États-Unis continuent de maintenir le rythme nécessaire pour atteindre l'objectif du président Barack Obama de doubler les exportations entre 2009 et 2014.

L'importance en janvier du déficit commercial avait fait craindre aux économistes des répercussions négatives sur la croissance, car l'évolution de ce déficit est soustraite à l'activité dans le calcul du produit intérieur brut. Les chiffres de février devraient donc rassurer à court terme, à condition que la baisse des importations ne soit que passagère.

Par pays, des chiffres qui ne sont pas corrigés des variations saisonnières, les États-Unis ont accusé avec leur premier partenaire commercial, le Canada, un déficit de 2,8 milliards de dollars, nettement réduit par rapport à celui de janvier (4,9 milliards).

Avec la Chine, deuxième partenaire, le déficit a été de 19,4 milliards, le plus bas depuis mars 2011.

Avec la zone euro, il s'est élevé à 5,8 milliards, dont 0,6 milliard avec la France, huitième partenaire commercial des États-Unis en 2011.

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