Même s'il a quitté ses fonctions dans la controverse, l'ancien président et chef de la direction de SNC-Lavalin, Pierre Duhaime (T.SNC), bénéficiera d'un arrangement de départ de 4,9 millions de dollars.

Restrictions

M. Duhaime conservera un statut d'employé jusqu'au 27 juin 2012, mais SNC-Lavalin a précisé que, pendant cette période, il n'exercera aucune responsabilité de supervision ou de gestion.

Selon la circulaire de sollicitation de procurations pour l'assemblée annuelle du 3 mai prochain, cet arrangement de départ comprend un salaire de départ de 1,9 million de dollars, des avantages sociaux de 115 000$ et une aide à la transition de 55 000$, en plus de diverses primes et de cotisations additionnelles à son régime de retraite.

SNC-Lavalin a cependant spécifié que ces primes n'étaient pas liées à l'année 2011.

Baisse globale

En 2011, Pierre Duhaime a touché 2,7 millions de dollars, ce qui comprenait un salaire de base de 950 000$.

En 2010, sa rémunération totale avait atteint 4,8 millions, dont 800 000$ en salaire de base.

«Globalement, la rémunération versée en 2011 à l'ancien président et chef de la direction représente une baisse d'environ 50% par rapport à 2010, même en y ajoutant la valeur des options sur actions qui lui ont été octroyées en mai 2011, ont écrit le président du conseil d'administration, Gwyn Morgan, et le président du comité des ressources humaines du conseil, Lawrence Stevenson, dans une lettre aux actionnaires incorporée dans la circulaire. Compte tenu du rendement financier pour 2011 [...], le conseil d'administration a exercé son pouvoir discrétionnaire et a décidé que l'ancien président et chef de la direction ne recevrait aucune prime aux termes du programme d'intéressement des cadres ni aucun autre incitatif à long terme pour 2011.»

Le conseil d'administration a également décidé de récupérer une petite partie des primes versées à M. Duhaime pour l'année 2010, soit 184 000$. Le conseil a aussi demandé à M. Riadh Ben Aïssa, ancien vice-président qui a quitté SNC-Lavalin dans une odeur de scandale, de rembourser 42 800$ en vertu de la même politique de récupération de primes.

En février, SNC-Lavalin a créé une commotion en lançant une enquête sur des paiements de 35 millions US liés à des «projets de construction auxquels ils ne semblaient pas se rapporter». La semaine dernière, la firme d'ingénierie a fait savoir que ces montants douteux avaient grimpé à 56 millions US. Elle a affirmé que c'était M. Ben Aïssa qui avait demandé de faire ces paiements. Dans un cas, le président du conseil de la filiale SNC-Lavalin International et le chef des affaires financières avaient refusé de les approuver. M. Duhaime avait cependant fini par les approuver, contrevenant ainsi aux règles de la firme.

Le conseil d'administration a relevé M. Duhaime de ses fonctions, mais a respecté les modalités relatives aux indemnités de départ prévues à son contrat.

Par ailleurs, SNC-Lavalin a fait savoir lundi que la Banque mondiale avait écarté temporairement une de ses filiales des processus d'appel d'offres liés à de nouveaux projets. La Banque mondiale enquête présentement sur des irrégularités dans le cadre d'un projet de pont au Bangladesh. La filiale de SNC-Lavalin avait présenté une soumission pour ce projet.

L'analyste Trevor Johnson, de la Financière Banque Nationale, a affirmé que cette suspension n'aura qu'un impact minimal pour SNC-Lavalin puisque les projets de la Banque mondiale ne représentent qu'une très petite partie du carnet de commandes de la firme d'ingénierie.

Par contre, cette suspension constitue une autre atteinte à la réputation de SNC-Lavalin, a écrit M. Johnson dans une note d'analyse hier.

Le titre de SNC-Lavalin a perdu 55 cents pour clôturer à 40,20$ à la Bourse de Toronto hier, une baisse de 1,35%.