Les commandes de biens durables ont rebondi aux États-Unis en février, sans toutefois combler leur recul du mois précédent, selon des chiffres publiés mercredi à Washington par le département du Commerce.

Elles ont progressé de 2,2% par rapport à janvier, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le Ministère, alors que l'estimation médiane des analystes les donnait en hausse de 2,8%.

Le gouvernement a revu en baisse de 0,1 point à 3,6%, son estimation de la chute des commandes en janvier, qui a marqué le recul le plus fort de son indicateur depuis janvier 2009.

Après avoir progressé sur quatre des six derniers mois, l'indicateur du Ministère affichait fin février une hausse de 17,7% en glissement annuel.

Par rapport au mois précédent, toutes les composantes de l'indice du Ministère ont progressé, à l'exception de celle du matériel, des appareils et des composants électriques.

Le secteur des machines-outils, qui avait vu ses commandes chuter de 9,1% en janvier, a bénéficié du rebond le plus fort (+5,7%).

Dans le secteur des transports, les commandes ont progressé moins que prévu de 3,9%, après avoir baissé de 5,3% en janvier. Ce secteur fluctue fortement d'un mois sur l'autre, du fait notamment des variations dans l'aéronautique, où les commandes passées à l'aviation civile n'ont progressé que de 6,0% en février après avoir chuté de 17,2% en janvier.

Hors secteur des transports, les commandes de biens durables ont rebondi de 1,6%, indique le ministère, soit bien plus que ne le pensaient les analystes (1,0%).

Les chiffres du gouvernement indiquent d'autre part que les commandes de biens d'équipement hors défense et aviation ont progressé de 1,2% en février, après avoir chuté de 3,7% en janvier.

En glissement annuel, cet indicateur de l'investissement des entreprises dans leur outil de production affiche une hausse de 12,2%.

Selon plusieurs analystes, le recul des commandes de biens durables de janvier devrait avoir été amplifié par l'expiration d'un dispositif fiscal susceptible d'avoir poussé nombre d'entreprises à passer avant la fin de l'année 2011 des dépenses d'investissement prévues pour le début de 2012.

Bien que le rebond de février «soit plus faible que prévu», les nouveaux chiffres du Ministère ne sont «pas si décevants» qu'on pourrait le penser, estime Inna Mufteeva, de la banque française Natixis, notant entre autres choses la progression de la plupart des composantes de l'indicateur.

En dépit de la chute de janvier, les dépenses d'investissement des entreprises devraient croître «légèrement» sur l'ensemble du premier trimestre et contribuer ainsi à la croissance économique du pays, ajoute-t-elle.

Pour les analystes du cabinet RDQ Economics, il n'y a dans les chiffres des commandes de biens durables «rien qui contredise le message des autres données sur le secteur manufacturier ... selon lesquelles celui-ci croît à un rythme plutôt vigoureux».