Le groupe informatique américain Apple (AAPL) a annoncé lundi qu'il allait verser l'été prochain un dividende, le premier depuis 1995, et qu'il lançait également un programme de rachat d'actions à hauteur de 10 milliards de dollars sur 3 ans, sans que ces dépenses n'entament sa capacité financière.

«Même avec ces investissements, nous pouvons garder un trésor de guerre pour des opportunités stratégiques et avons plein de liquidités pour mener nos affaires», a souligné le directeur général Tim Cook, cité dans un communiqué.

Au total, Apple prévoit de dépenser 45 milliards de dollars sur trois ans, ce qui inclut un programme lié aux options d'achats de titres de ses employés.

Le groupe dispose actuellement de quelque 98 milliards de dollars de trésorerie (numéraire et titres financiers) et avait indiqué à plusieurs reprises ces derniers mois qu'il était en train de réfléchir à son utilisation.

À lui seul, le dividende, à raison de 2,65 dollars par action et par trimestre, représente une dépense annuelle de quelque 10 milliards de dollars.

L'action gagnait 1,65% à 595,24 dollars vingt minutes après l'ouverture de la Bourse à New York.

Cette annonce du groupe à la pomme croquée, dont le légendaire fondateur Steve Jobs est mort en octobre, intervient trois jours après le lancement de la dernière version en trois ans de la tablette iPad, qui a suscité un peu moins d'engouement en magasins que d'autres produits récents.

Sans donner de chiffres, M. Cook s'est montré toutefois rassurant sur les ventes du nouvel iPad. «Nous avons eu un week-end record et nous en sommes ravis», a-t-il dit lors d'une téléconférence. Il a aussi affirmé qu'«avec le lancement du nouvel iPad, (le marché des tablettes) ne cesser de s'améliorer».

Plus généralement, M. Cook a justifié la dépense en dividendes et rachats d'actions par son optimisme pour Apple. «Nous participons à un marché très vaste et en croissance», a-t-il souligné, et «nous innovons à un rythme phénoménal».

«Nous ne voyons pas de limite à nos possibilités» de croissance, a-t-il encore lancé.

Steve Jobs était connu pour être hostile au versement d'un dividende. La seule période où le groupe en avait versé remonte à une période où il n'y travaillait pas, entre 1987 et 1995.

De nombreux groupes technologiques ont pour politique de ne pas verser de dividende, estimant qu'il est préférable de préserver leur capacité financière dans un secteur qui doit être en mesure de constamment innover.

Cependant, plusieurs poids lourds du secteur en versent déjà, y compris Microsoft, le géant des microprocesseurs Intel ou encore l'éditeur de logiciels professionnels Oracle, seulement depuis 2009.

De plus en plus d'analystes et d'actionnaires estimaient qu'Apple devait commencer à rémunérer ses actionnaires, vu qu'il est maintenant l'une des toutes premières capitalisations boursières du monde.